Ali : quand les claques de Will Smith mettaient tout le monde d’accord

Avec AilesMichael Mann a offert à Will Smith l’un des plus grands rôles de sa carrière tout en créant un biopic modèle.
S’il y a bien un réalisateur qui a marqué les années 90 à Hollywood, c’est bien Michael Mann. La séquence Le dernier des Mohicans, Chaleur Et Révélations il reste encore aujourd’hui une démonstration de triomphe artistique dont rêvent la plupart des cinéastes. Et comme d’habitude, Mann cherchait le défi et la surprise pour inaugurer les années 2000.
Avec Ailes, le réalisateur se livre à un exercice de style particulièrement risqué : le biopic. Il suivra les cours du mythique boxeur Mohamed Ali et cherchera Will Smith pour jouer le rôle principal, là aussi symbole du succès de la dernière décennie. Le résultat sera une collaboration passionnante et un vrai modèle de ce que devrait être un biopic réussi.
Quand on lui dit qu’il n’obtiendra pas son Oscar pour ce rôle
AILES À UN MILLION DE DOLLARS
La première décision de Michael Mann a Ailes et de ne racontez pas les origines ou l’ascension de Muhammad Ali à proprement parler. Impossible pour le réalisateur d’en faire le tour, de l’enfance à la légende. Au contraire, Ailes elle ne portera que sur une période relativement limitée, soit une dizaine d’années dans la vie de l’athlète. Certes, quelques flashbacks nous donneront des indices sur l’enfance du boxeur, mais ces rares séquences resteront anecdotiques dans le récit global.
C’est un choix qui fait la différence pour la trajectoire que prendra le film. Michael Mann a voulu nous offrir une tranche de vie, une évolution personnelle dont la trajectoire se poursuivra bien après la fin du long métrage. Cette ambition lui permet de ne jamais tomber dans la nonchalance de l’affirmation classique et scolastique. Il peut ainsi surprendre même ceux qui pensent connaître par cœur la carrière du boxeur.
De Cassius Clay à Muhammad Ali
Autre décision surprenante, la boxe ne semble jamais vraiment être au centre de l’histoire. On retiendra évidemment quelques combats d’anthologie. Surtout le tout premier et aussi celui qui conclut le film. Toutefois, le monde du sport ne semble pas se soucier beaucoup de Michael Mann. Il ne perd pas de temps à caractériser les adversaires, il ne nous explique plus les règles, et nous sautons le traditionnel entraînement de montage obligatoire avant chaque match crucial.