Black Panther 2 : comment Marvel a réglé son gros problème de super-héros

Après la mort de Chadwick Boseman, Black Panther : Wakanda pour toujours cherchez ses icônes de super-héros. Et si c’était là que le film était le meilleur ?
La suprématie des super-héros sur nos écrans, petits ou grands, est telle Black Panther : Wakanda pour toujours il va bien malgré lui une incohérence dans le sillage algorithmique de Marvel Studios. La mort tragique de Chadwick Boseman a laissé cette seconde œuvre orpheline, dépourvue de personnage principal dont la force de frappe rendait impossible l’hypothèse d’une simple refonte.
En devenant le porte-drapeau d’un phénomène pop culture visant enfin l’Afrique, l’acteur a créé un lien entre son propre militantisme et celui de son personnage T’Challa. Marvel a également aimé jouer avec cet objectif d’ambiguïté dès le début, depuis la rançon de Tony Stark dans le premier. Homme de fer fait le parallèle avec la rédemption de Robert Downey Jr., plus tard libéré de ses addictions et de ses démêlés avec la justice.
Bref, Chadwick Boseman était Black Panther, et sa disparition, transposée dans la diégèse bien établie du MCU, devient un étonnant bug de la machine. Une absence qui en souligne une autre : la place de l’humain dans le monde des super-héros.
ATTENTION : SPOILERS
Laisse tomber les masques
À court de super
Dès sa séquence introductive (et étonnamment efficace) qui tombe comme un couperet, Wakanda pour toujours marquer ce qui sera sa raison principale : l’expropriation. Le film n’est pas seulement dépossédé de son héros, mais les personnages sont surtout dépossédés d’un fils, d’un frère ou d’un ami. Inoltre, l’intero sistema Marvel viene improvvisamente privato di una forma di magia, quella che rassicura gli spettatori sulle opere e le iterazioni in tutti i formati del suo universo: la sua longevità, e il suo modo di fare, perpetuare icone come fanno i BD.
Paradoxalement, l’usine imparable est dépassée par la réalité de cette transposition en prise de vue réelle. La leçon est presque terrible : dans ce monde rassurant où la mort est rarement permanente (voir le snap de Thanos qui peut être corrigé), Marvel est obligé de l’intégrer à ses plans, et de traiter ses personnages en conséquence.
Le MCU en deuil
Cette expropriation devient comme ça Panthère noire 2 un outil aussi narratif que métaphorique. Sans protecteur, Wakanda est victime d’attaques d’autres états, et traverse une crise existentielle comme celles des protagonistes. Après avoir brûlé les fleurs qui donnent au super-héros ses pouvoirs dans le premier film, Killmonger peut exploiter cette veine pour supprimer les signes extérieurs et les attributs de ces surhumains.
Et c’est là que réside la particularité du long métrage : Ryan Coogler déshabille les corps qu’il filme pour les exposer progressivementsoutenu par sa caméra la plus sensible et la plus naturaliste, plus proche des visages, héritée de son passé dans le cinéma charnel indépendant (Gare de Fruitvale). Il révèle ainsi de vrais personnages, les forçant à affronter leur désespoir et leurs fêlures. Même lorsqu’il doit faire face à l’introduction forcée de Riri Williams dans Ironheart, c’est pour la dépouiller très rapidement de son armure jusqu’au paroxysme.
Sans Jarvis, la fête est plus folle
Contre le Marvel Comedy Club
Cependant, s’il y a une chose pour laquelle Marvel Studios est critiqué depuis de nombreuses années, c’est l’incohérence de ses caractérisations de caractèreréduits pour la plupart à des signes ironiques qui déconstruisent le monde extravagant qui les entoure (et la paresse normale du scénario de la compagnie) à travers l’humour et le second degré.
Leurs superpouvoirs et leur armure deviennent une sorte de palliatif, un mur infranchissable d’émotions et de traumatismes enfouis derrière le besoin de « froideur ». Cette vision sans enjeu est devenue un code tellement intrinsèque du MCU que seuls les cinéastes les plus talentueux ont pu pirater. On pourrait citer James Gunn et sa façon de psychanalyser l’égoïsme de Star-Lord gardiens de la Galaxie (surtout 2), mais le cas le plus évident reste celui deHomme de fer 3.
Shane Black fait plus qu’injecter les codes du film à ses amis tout en le vulgarisant. Ça pousse Tony Stark à l’introspection essentielle, face à un traumatisme qui se cache dans son armure. Ceux-ci sont traités moins comme des alter ego ou des extensions surhumaines que comme une cage. Ironiquement, là où Chadwick Boseman nous a tragiquement quittés à cause d’un cancer, Tony Stark est émancipé de son armure par une opération médicale, qui enlève finalement l’arche du réacteur attachée à son cœur comme une tumeur métastatique.
Être ou ne pas être Iron Man…
Dans Panthère noire 2, la privation de superpuissances devient synonyme d’enjeux. Non seulement nous craignons pour des héros qui ne sont plus invincibles, mais qui sont contraints d’affronter cette humanité restaurée. Ils parlent ici, sans hésiter, de leur colère, de leur souffrance et même des enjeux politiques que le premier film devait garder en arrière-plan. Shuri et Namor partagent la même douleur et leur relation avec le pouvoir a le temps de se développer.
C’est aussi pourquoi Wakanda pour toujours déçoit fortement dans sa dernière partie, qui revient sur les rails confortables du divertissement de style Marvel, avec un point culminant explosif plein de CGI, de poses difficiles, de phrases de condamnation et de héros à nouveau cachés derrière des tonnes de compétences de super-héros (Black Panther, Midnight Angels, Ironheart, ils y vont tous). Comme si le film avait toute sa première partie à rattraper, il nous montre que le MCU ne peut complètement déroger à sa formule établie, tout en parvenant à une illumination surprenante : Panthère noire 2 ce n’est jamais mieux que lorsqu’il est dépourvu de super-héros.
« Qu’est-ce que tu veux dire, je suis inutile ? »
Wakanda: Il n’y a aucun moyen de rentrer à la maison
À vrai dire, ce film en particulier nous rappelle à quel point Kevin Feige et ses équipes se sont éloignés du noyau substantiel des bandes dessinées qui en constituent la base. Contrairement à la compétition DC, qui joue avec une mythologie cosmique s’apparentant à une dimension divine, Marvel n’a finalement que quelques dieux sur sa liste. C’est pour cette raison que Spider-Man reste l’icône la plus populaire de la marque : il n’est qu’un adolescent qui peine à trouver l’équilibre entre son quotidien et ses responsabilités super héroïques.
Les personnages Marvel sont avant tout des humains qui se démarquent par leurs capacités exceptionnelles, mais cela ne les empêche pas de rester des membres actifs de la société. Cependant, le MCU a tendance à isoler ses super-héros dans une tour d’ivoire, même au-delà de la base Avengers.
Une certaine idée du swag
Depuis que les frères Russo ont pris les rênes de la franchise, il est aisé de constater que les rues des différentes villes visitées se sont progressivement dépeuplées. Les héros sont réduits à l’auto-ségrégation, et devenir la métonymie de la menace que Thanos fait peser sur l’univers tout entier. 50% des êtres vivants sont en danger de disparition, mais nous n’avons peur que pour nos personnages préférés, qui se battent sur une planète désolée, ou sur une plaine déserte à Wakanda.
Sur ce point, Panthère noire 2 profiter de l’occasion pour corriger cette lacune, e transforme son pays imaginaire en véritable décor de cinémapeuplé de passants, de boutiques et de maisons, de quoi comprendre en une poignée de plans le fonctionnement de cette société avancée et alternative, surtout lorsqu’elle est attaquée par Namor.
Certes, ses protagonistes restent puissants, des nobles qui détiennent le pouvoir, mais le film prend le temps de les mettre face à leur statut de souverains et de diplomates. Ils doivent se protéger et faire face à leurs émotions, plutôt que d’être simplement des personnages d’action qui courent dans la foule.
Attention : une ville
Ryan Coogler en profite alors pour – trop succinctement – dériver du modèle…