Film

Cette comédie met en avant « une héroïne qu’on voit assez rarement » au cinéma

FILMS DE KIOSQUEDans « Les Femmes du square », Eye Haïdara joue le rôle de la nounou de l’enfer Angèle.

FILMS DE KIOSQUE

Dans « Les Femmes du square », Eye Haïdara joue le rôle de la nounou de l’enfer Angèle.

CINÉMA – « C’est une sorte d’instantané de notre société. » Dans son dernier film, Les femmes du carré Prévu pour une sortie en salles le 16 novembre, le réalisateur Julien Rambaldi met en lumière l’exploitation des nounous d’ascendance africaine par leurs employeurs. Une comédie qui promet rire et émotion au public.

Les femmes du carré met en scène Angèle (jouée par Eye Haïdara), une jeune femme ivoirienne, en conflit avec une bande de voyous, qui se fait engager comme nounou à domicile pour se faire oublier. Elle travaille ensuite pour Hélène, (interprétée par Léa Drucker) en plein divorce et s’occupe d’Arthur, 8 ans, et de son petit frère. Très vite, la nounou des enfers rejoint le groupe de « femmes du carré » et découvrez la face cachée du métier. Entre précarité et mauvaises conditions de travail, Angèle décide de prendre les choses en main pour rendre justice à ses compagnons. Elle est aidée par Edouard, un jeune et prestigieux avocat (incarné par Ahmed Sylla) qui tombe sous son charme, afin de balayer les clichés.

En France, les nounous à domicile, appellent aussi  » aides parentales ce sont principalement des femmes immigrées.  » 40% des travailleurs domestiques ont au moins un parent immigré et 60% des femmes immigrées travaillent dans les services à la personne », a rappelé la journaliste Maïa Mazaurette dans l’émission du quotidien ce 14 novembre

« Une héroïne que nous voyons rarement »

Pour réaliser ce film, Julien Rambaldi a beaucoup travaillé sur le sujet, mais l’idée de base lui est venue directement de son fils de huit ans et de la nounou qui s’est occupée de lui. « Il m’a parlé une fois de la femme qui le gardait, notamment de ses problèmes de santé et des problèmes familiaux qu’il avait dans le pays, le Maroc. J’ai trouvé fascinant qu’il [son fils, ndlr] , il en sait plus sur sa vie que moi, l’adulte. Employeurs, en quelque sorte, nous sommes distants avec la personne que nous embauchons, alors que nous lui confions notre enfant.dit au huffpost avant d’ajouter « selon mon envie, c’était évidemment de faire une comédie sociale et un film cinématographique avec un vrai personnage, c’est pourquoi la création d’Angèle est née ».

Pour Eye Haïdara, qui interprète Angèle dans le film, ce rôle, en plus de souligner « une héroïne qu’on voit assez rarement » et qui plus est, un cadeau qu’elle ne pouvait se refuser en tant qu’actrice. «  Le personnage d’Angèle est tellement haut en couleur qu’on ne peut pas hésiter à jouer ce genre de rôle. Ce ne sont pas des personnages qui vous sont proposés tous les jours. C’est un peu un cadeau d’actrice de me dire que je vais m’aventurer dans ces terrains de jeux là-bas. »elle croit.

Dans le film, Léa Drucker, qui joue la patronne, ne voit que ses propres problèmes et ne prête pas beaucoup d’attention à Angèle ou à son fils. « J’aime mon personnage parce qu’il évolue, je ne suis pas seulement le méchant. Cette femme a de petites frivolités qui entraîneront de grosses conséquences et ce, inconsciemment. Ce qui m’intéresse le plus, c’est comment nous les réunissons [Angèle et Hélène, ndlr] . J’aime l’idée que les personnages ne soient pas des caricatures, parfois ils ont fait des choses négatives parce qu’on est bêtement téméraires». explique-t-il en faisant référence au passage du film où Hélène oublie de payer Angèle.

Une scène importante pour l’arrivée de Julien Rambaldi « Inscrire ces deux mondes différents » dans le film. « Quand Hélène oublie de payer Angèle, il est sûr que ça ne s’est jamais produit dans un autre milieu. Si vous embauchez quelqu’un, vous le payez à la fin du mois. Et là par légèreté, parce qu’elle est à la maison, parce que les sentiments se mêlent autour de l’enfant, parce qu’Angèle fait en quelque sorte partie de la famille… Il y a une sorte de flou artistique dans cette situation et dans le tableau, qui ensuite permet ce genre de situation. »

« Un peu d’hypocrisie de notre société »

Souvent sans papiers et ayant parfois laissé leurs enfants dans leur pays d’origine, comme Angèle, ces nounous tissent des liens avec les enfants dont elles s’occupent. Dans le film, certains d’entre eux préfèrent ne pas porter plainte auprès de la justice ou de leurs employeurs, pour éviter d’être licenciés voire expulsés du pays. Un système hypocrite contre lequel le réalisateur pointe du doigt. « Les employeurs n’ont pas le droit d’embaucher quelqu’un qui n’a pas de papiers et en même temps ces gens ne peuvent pas avoir de papiers s’ils ne sont pas embauchés. Il y aura donc certainement quelqu’un qui se déclarera hors-la-loi. Il y a sûrement des choses à faire pour arrêter une certaine hypocrisie dans notre société ».

Il est sous l’œil admiratif d’Arthur, l’enfant dont Angèle s’occupe, qui va tenter de l’aider « femmes du carré ». Pour Julien Rambaldi, le film est « une sorte de photographie de notre société, vue à travers le prisme d’un enfant découvrant le monde des adultes. C’est l’innocence et la pureté qui découvrent un peu notre monde avec nous ». Ainsi, tout au long du film, Arthur, huit ans, pose de nombreuses questions à Angèle, ne comprenant pas sa situation : « ‘Pourquoi tu ne peux pas rester ici ? Pourquoi ne peux-tu pas travailler ? Et l’adulte est incapable de lui répondre sincèrement. explique le réalisateur.

Le réalisateur se dit fier de son film qui sortira en salles le 16 novembre et estime qu’il s’adresse à tous, petits et grands. « C’est bien de faire des films avec des sujets comme ça, je suis assez content et fier du film, parce qu’on peut aussi aller le voir avec ces enfants. Parents et enfants auront un aperçu de leur vie. Je suis assez content de ça. » conclut.

Voir aussi sur Le Huffpost :

Simon

Je m'appelle Simon et je suis responsable de la section cinéma de vipcom. Père de deux enfants et grand amateur de propositions cinématographiques inhabituelles. Je pense que si l'on veut faire un bon film, il faut être passionné et savoir donner vie à sa vision. Mais j'aime aussi rêver de temps en temps - il est important de rester créatif !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page