Film

«Du crépitement sous les néons», fuite de damnés

Critique

Article réservé aux abonnés

S’écartant des clichés du film de banlieue, le « road-thriller » sensible du duo FGKO mêle les destins d’une délinquante et d’une migrante nigériane tombée dans la prostitution.

Dans cette adaptation d’une série noire dont l’auteur est un authentique policier avec une forte connaissance du territoire – la banlieue parisienne, sa circulation, sa pègre, ses hautes tours (jusqu’au vertige des balcons suspendus bien rendus par le film) – ayant en commun avec le duo de réalisateurs sous de faux noms (Rémy Lasource…) de signer leurs polars en uniforme, l’originalité progressive est que même FGKO (initiales de Fabrice Garçon et Kevin Ossona) jouent un double jeu entre eux, un deux- hydre à tête – récit. Deux lignes s’entremêlent crépitant sous les néons, enrichissant la forme du film. Mieux : le croisement de deux genres, comme deux personnages auxquels tout s’oppose, profite à l’ensemble. D’ailleurs, partant des films de banlieue, de ses prolégomènes « à l’américaine » jusqu’au forcing (malchance répétitive de Yann, le jeune délinquant soumis à la loi des hooligans, endetté contracté et criminel armé pour encaisser), le conte désespéré prend bientôt le dessus tangente d’un road-movie patient, une autre forme plus contemplative et attentive.

voyage imprudent

Ce changement de braquet, de genre et de vitesse permet alors la répartition progressive entre les deux points de vue qui se mesurent longuement puis se conjuguent, dans ce « polar-road » bien plus singulier que la promesse des premières minutes : le point le point de vue de Yann donc, peroxydé en bas du front qui se précipite sans trop réfléchir dans les pires ennuis, et le point de vue de Dara qui embarque tout droit pour l’Espagne, une jeune migrante nigériane

Simon

Je m'appelle Simon et je suis responsable de la section cinéma de vipcom. Père de deux enfants et grand amateur de propositions cinématographiques inhabituelles. Je pense que si l'on veut faire un bon film, il faut être passionné et savoir donner vie à sa vision. Mais j'aime aussi rêver de temps en temps - il est important de rester créatif !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page