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Exclusif : Ses films, sa conversion, son Maroc…Gad El Maleh dit tout

Place Jemaa El Fna, l’humoriste et comédien marocain, Gad El Maleh a surpris le public Marrakech par sa chaleureuse présence, juste avant la projection de son film » Minions 2 : Il était une fois Gru», où il prête sa voix au protagoniste, Gru. Un film d’animation dont la version française a battu des records d’entrée aux États-Unis.

Drôle, charmant et spontané comme toujours, Gad El Maleh a participé au jeu des questions-réponses avec hespress p. Son nouveau long métrage mise sur son émotion pour retrouver son public sur la place Jemâa El Fna » Restez un peu « sorti en salles le 16 novembre, et qui a fait polémique, ou encore comment il a vécu » Le rêve américain“.

Hespress Fr : Qu’est-ce que cela signifiait pour vous de retrouver votre public à Jamaâ El Fna pour la projection des minions 2 : il était une fois Gru, où avez-vous prêté votre voix au personnage de Gru ?

Gad Elmalé : Hier était un symbole fort Jemâa El Fna. C’est pour moi un symbole d’enfance, c’est un symbole de curiosité, de fascination. Quand j’étais gamin, encore aujourd’hui, je rencontrais des personnages sur Jemaâ El Fna, au-delà de l’aspect folklorique, ce n’est pas comme ça. C’est juste la force des personnages qui sont là. Ils ont nourri mon imaginaire, ma création.

Quand j’étais enfant, il y a vraiment beaucoup de personnages que j’ai vus là-bas qui m’ont époustouflé. L’art de  » Lhalka« , et tout ça, y’a qu’un truc, tu glisses la tête, tu t’enfonces dedans et t’es genre Wow, c’est quoi ça ? Ce n’est pas un spectacle comme les autres. Et donc Jemaâ El Fna est un grand symbole pour moi.

Le fait de montrer les 2 sbires sur Jemâa El Fna est un symbole, c’est un peu une boucle qui remonte. Surtout un film pour enfants. L’enfant que j’étais au Maroc retournant à Jemâa El Fna pour voir les enfants regarder les Minions m’a beaucoup ému.

Et puis, c’est aussi donner au Maroc et donner au public marocain et aux enfants, les films qui sont les cartes du monde international, et continuent de donner, qui partout dans le monde est au Top. Et n’adaptez pas autre chose, parce que c’est le public marocain. Non ! Il faut donner aux enfants du Maroc le film qui est au sommet du monde entier et qui est vu partout dans le monde. C’est un vrai bonheur.

Et c’est un film qui m’a connecté à une nouvelle génération. Parce que les 5-6 ans ne me connaissent pas. Parfois ils ne me reconnaissent pas et je leur dis que tu connais le  » serviteur« , ils disent oui, je fais la voix » Prof Néfario“. Et ils me disent : Ah c’est toi.

Donc c’est comme un nouveau public pour moi, ça me connecte à une génération pleine de tendresse, et j’aime vraiment ça.

Dans votre dernier film Reste un peu, sorti le 16 novembre, tu parles en quelque sorte de ta découverte progressive de la Vierge Marie et de l’église. Quel a été le point de départ de ce projet ?

Le point de départ de mon nouveau film est une histoire vraie qui s’est passée au Maroc. Quand j’étais enfant à Casablanca, il y avait une église dans notre quartier. J’ai grandi dans une famille juive marocaine traditionaliste, me disait mon père, regarde cette chose (l’église), n’entre pas, c’est interdit.

Donc il y avait une peur, une peur, donc il y a des tabous religieux qui existent. Mais au-delà de l’interdit religieux qui existe dans les textes, il y avait une peur, comme si on n’y allait pas.

Un jour, en rentrant de l’école, j’ai dit à un de mes amis, Youssef, qui est musulman, tu sais mon père m’a dit qu’on n’a pas le droit de revenir ici, il me l’a dit aussi. On devait être en CE2… et ai-je dit pourquoi ? Et puis quand tu as 5-6 ans, et quand on te dit que tu ne rentres pas à la maison, eh bien, tu rentres à la maison !

Je suis revenu, j’ai découvert un univers, un monde, quelque chose d’assez doux, d’assez relaxant. Et c’est le point de départ du film que j’ai romancé, il n’y a pas que des choses vraies dans le film. Mais pour cela, il faut aller le voir pour comprendre. Il sort également au Maroc, mercredi, en même temps que la France. C’est sur les écrans de Tanger, Rabat et Casablanca.

C’est donc une grande fierté qu’il sorte aussi au Maroc, car finalement le point de départ s’est passé à Casablanca. De plus, le premier plan du film est Casablanca. C’est un message de fraternité qui correspond à ce que j’ai vécu au Maroc, donc il y a une cohérence dans la sortie de ce film au Maroc. C’est important pour moi.

Il y a eu une controverse autour de votre conversion au christianisme. Comment répondez-vous à cela?

A ceux qui demandent Baptême pas Baptême, convertis pas convertis, je dis allez voir le film, la réponse est dans le film.

Comment était « The American Dream » pour vous ?

Le rêve américain c’était une expérience très riche, très forte, pas facile. Vous devez être honnête avec cela. Dans le sens où il y a eu des moments difficiles, il y a eu des moments où j’ai eu des doutes, il y a eu des moments où quand tu arrives dans une pièce où personne ne te connaît, le mec raye ton nom « Mesdames et messieurs Galamaleh », ici , ça fait très mal. Mais ça m’a beaucoup appris sur moi-même, ça m’a interpellé, ça m’a fait me remettre en question.

J’aime sortir de ma zone de confort, j’aime recommencer. Aussi, avec  » Restez un peu« , c’est ce que je fais. Si je voulais faire un film consensuel, un film qui plaira à tout le monde, je n’aborderais pas le sujet des religions en 2022, qui est un sujet très tendu, très tendu. Mais j’ai adoré cette expérience , ça m’a nourri.

J’ai emporté avec moi ailleurs dans mon cœur, et dans mes émissions beaucoup du Maroc. Aux États-Unis, il a toujours été présent. De plus, j’en suis assez fier, où que j’aille.

Quand te verra-t-on sur scène pour un nouveau spectacle au Maroc ?

J’attends avec impatience la réouverture des salles de Rabat et de Casablanca, car ce sont des salles sublimes. Ce sont les plus beaux théâtres du monde. Et dès leur ouverture, je viens me produire sur scène, car le public marocain, comme les publics du monde entier, mérite d’être accueilli dans de belles salles comme celles que nous avons au Maroc.

A bientôt sur scène au Maroc.

Simon

Je m'appelle Simon et je suis responsable de la section cinéma de vipcom. Père de deux enfants et grand amateur de propositions cinématographiques inhabituelles. Je pense que si l'on veut faire un bon film, il faut être passionné et savoir donner vie à sa vision. Mais j'aime aussi rêver de temps en temps - il est important de rester créatif !

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