«Les Amandiers», au théâtre se voir
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Cinéma
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Avec une saine distance, Valeria Bruni-Tedeschi signe un film sur la troupe dirigée par Patrice Chéreau, dont elle fut l’élève dans les années 80, sans hésiter à se frotter au réalisateur et aux dérives d’un microcosme.
C’est un contrechamp inaugural qui contribue à apaiser les craintes de voir Valeria Bruni-Tedeschi saisir – c’est sa marque de fabrique, avec plus ou moins de joie – sa jeunesse, celle d’une apprentie comédienne qui vit à 200 % pour son envie d’agir. Le risque : aller trop loin, s’auto-célébrer ivre en filmant de jeunes acteurs désireux de prouver qu’ils peuvent mettre leurs tripes sur la table au moindre casting qui se présente à eux.
Dans ce cas, aucune audience ordinaire n’est jouée ici. Il s’agit de revenir aux Amandiers, le théâtre mythique dirigé par Patrice Chéreau à Nanterre, et dont l’école fut dirigée par Pierre Romans au milieu des années 1980. Et c’est justement en le filmant, amusé et un peu moqueur, devant de prétendants couverts de ketchup pour simuler une scène violente ou faire tomber votre pantalon « prendre des risques » que Valeria Bruni-Tedeschi annonce une saine distance et un humour efficace qui nous ramène sur du solide. « Peux-tu parler plus fort, je suis un peu sourd ? lance un membre du jury (la mère de VBT), tandis que Stella (alter ego du réalisateur) se livre, non sans un certain narcissisme, à un exercice de dévoilement larmoyant.
Les affections sont fanées
S’il sera certainement question d’hommage et de célébration de la scène, d’amour pour les comédiens et de recherche d’intensité dramatique, Valeria Bruni-Tedeschi saura sans cesse maîtriser un art du pas latéral