Film

« Les Femmes du square », « Ariaferma », « Les Amandiers »… Les films au cinéma cette semaine

LA LISTE DU MATIN

De nouvelles et différentes façons de regrouper occupent bon nombre des sorties cinématographiques de cette semaine. Dans Air immobilepar l’Italien Leonardo Di Costanzo, gardiens et détenus d’une ancienne prison sarde en cours de démantèlement sont amenés à fraterniser pendant un long séjour. Les amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi, évoquant l’école éphémère d’acteurs dirigée par Patrice Chéreau et Pierre Romans dans les années 1980 au Théâtre de Nanterre, décrit l’émergence de jeunes qui font corps au sein d’une troupe. Enfin, Comade Bertrand Bonello, raconte comment Internet allié à l’enfermement redéfinit notre rapport aux autres.

« Ariaferma » : la prison comme utopie

Ici, nous sommes au cinéma, mais aussi quelque part dans le théâtre : imaginez un espace circulaire, central, semblable à un dispositif de surveillance panoptique. Dans les montagnes arides de la Sardaigne, la prison de Mortana (nom fantaisiste) est sur le point d’être démantelée. Son directeur est sur le point de partir, mais le transfert des derniers détenus est subitement interrompu pour des raisons administratives. Gargiuolo (Toni Servillo), un gardien expert, est nommé entraîneur provisoire et devra gérer la transition avec une poignée de collègues, jusqu’à ce que la situation soit réglée. Les gardes et les détenus ont pris leurs nouveaux quartiers autour de la rotonde centrale.

Instaurant sans cesse le doute sur l’espace, la chorégraphie deair immobile, de l’Italien Leonardo Di Costanzo, mérite à lui seul un chapitre. En filmant un lieu de détention imaginaire, dans une prison abandonnée, le réalisateur du documentaire, né en 1958, crée plus qu’une fiction : son film est une utopie qui interroge la possibilité d’une communauté entre gardiens et détenus. Clarisse Fabre

Film italien et suisse de Leonardo Di Costanzo. Avec Toni Servillo, Silvio Orlando, Fabrizio Ferracane, Salvatore Striano (1h57).

« Les Amandiers » : la sève qui monte

Fin des années 80. Un carré, un ciel froid, une nuée de manteaux et de cols roulés… Des dizaines de jeunes se pressent vers un grand bâtiment au bardage métallique rouge. Ils cherchent leur nom sur un bout de papier collé sur une porte vitrée. Déchaîner les larmes, la colère ou la joie. Les admis formeront la deuxième (et dernière) promotion de l’école fondée par Patrice Chéreau et Pierre Romans (tous deux aujourd’hui décédés) au Théâtre des Amandiers, à Nanterre.

Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes, amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi, ancienne élève de la classe (qui comptait aussi Eva Ionesco, Agnès Jaoui, Vincent Perez ou Bruno Todeschini), retrace les premiers mois d’apprentissage de ces filles et garçons. Recherche d’alchimie, fanfare d’émotions, portes qui claquent, joues rouges, plasticité des corps qui tournent, se regardent et s’aiment, le film crépite dans le cœur de l’équipe. Les apprentis comédiens jouent ensemble, ils s’aiment, ils se disputent, ils se dévorent, ils font l’amour… On n’entre pas aux Amandiers comme dans n’importe quelle autre école. Marussia Dubreuil

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Simon

Je m'appelle Simon et je suis responsable de la section cinéma de vipcom. Père de deux enfants et grand amateur de propositions cinématographiques inhabituelles. Je pense que si l'on veut faire un bon film, il faut être passionné et savoir donner vie à sa vision. Mais j'aime aussi rêver de temps en temps - il est important de rester créatif !

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