Les sorties cinéma de la semaine : « Godland », « Rabiye Kurnaz contre George W. Bush », « Le Parfum vert »…

LA LISTE DU MATIN
Dans la hotte des cinémas cette semaine : une immersion sensorielle dans l’Islande du XIXe siècleet siècle (Godland), un retour tragi-comique à l’intérieur Amérique après le 11 septembre 2001 (Rabiye Kurnaz c. George W. Bush), un fantasme paranoïaque à la Hitchcock (Le Parfum Vert), mais aussi des histoires d’amour et de bonhomie faites pour unir les familles.
« Godland »: western intimiste dans l’immensité blanche
Frères en hiver (2018), Un jour si blanc (2020), Godland : nous avons maintenant affaire à Hlynur Palmason, le cinéaste islandais de 38 ans, auteur de trois films magnifiques qui forment, sans le dire, un ensemble cohérent, que l’on pourrait définir comme une trilogie de l’effacement. Car Palmason rumine jusqu’à l’obsession avec la même raison : la candeur. Ses trois premiers longs métrages tentent de représenter une sorte de nuancier mouvant de toutes les possibilités du blanc et, pour ses héros, des différentes manières de se laisser lentement absorber par lui.
Godland il formule cette idée avec un peu plus d’ampleur et d’ambition formelle que ses prédécesseurs. Nous sommes à la fin du 19ème siècleet siècle, un jeune prêtre danois idéaliste (Elliott Crosset Hove) est envoyé dans une région reculée d’Islande, alors sauvage sous la domination danoise, avec pour mission d’y construire une église et de photographier ses habitants. Lucas embarque en bateau et à cheval dans cette grande traversée aux allures de western islandais. La deuxième partie raconte son séjour dans le village islandais où il devra affronter une dernière épreuve, celle des passions humaines.
Une carte nous dit au début du film : tout Godland romance autour d’une série de sept négatifs sur plaque de verre qui sont, en Islande, les plus anciennes photographies connues à ce jour. Une matière dont le film emprunte le format carré aux bords arrondis. Un format que le cinéma d’auteur aime à re-proposer, souvent par coquetterie vintage, trop rarement par nécessité. C’est précisément la grande force de Godland naviguer avec grâce dans tous les écueils, en parvenant notamment à éviter d’être un film « artistique ». Nous regardons, attendons Godland elle succombe à la beauté, mais tout est profondément organique, nécessaire, musical. Murielle Joudet
Film islandais de Hlynur Palmason. Avec Elliott Crosset Hove, Ingvar Eggert Sigurôsson, Victoria Carmen Sonne (2h 23).
« Rabiye Kurnaz contre George W. Bush » :uune mère en croisade contre le président des États-Unis
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