Mort du cinéaste Kiju Yoshida, tabou du chemin
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Disparition
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Passionné de Sartre et de Bergman, le réalisateur de la « Nouvelle Vague » japonaise s’est penché sur des sujets sensibles comme l’euthanasie ou le bombardement d’Hiroshima. Il est décédé jeudi à l’âge de 89 ans.
« Quoi que tu mettes après « anti » pour définir mes films, tant que tu mets « anti », ça leur correspond», a jugé Kiju Yoshida. Et il n’y a pas d’œuvre plus antithétique au cinéma japonais contemporain ordinaire qui inonde nos écrans – au hasard, la ligne acérée de Kore-eda, aussi rassurante qu’une boîte en plastique achetée dans un magasin Muji. Yoshida, décédé le 8 décembre à l’âge de 89 ans d’une pneumonie, incarnait un cinéma à la vitalité anarchique, sensuel mais toujours interrogateur, d’une rigueur presque cubiste lorsqu’il est poussé à l’extrême.
Avant de s’enrôler sur les plateaux de cinéma dans les années 1950, l’ancien élève français passionné de Sartre dit pourtant se méfier du cinéma comme médium manipulateur, surtout après avoir vu au lycée Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) d’Akira Kurosawa. « C’était impossible de faire confiance aux réalisateurs. » Travaillant au sein du studio Shochiku, Yoshida sera bientôt placé dans la même case que Nagisa Oshima, dans une « Nouvelle Vague » japonaise à l’époque attentive à la jeunesse et autres sujets tabous (Yoshida refusera toujours cette catégorisation, notamment en raison de son très lointain parents avec Oshima). Hanté par la défaite de la Seconde Guerre mondiale, Source chaude d’Akitsu (1962) est une mélodie somptueuse mais totalement morbide sur le pacte suicidaire de deux jeunes amants.
conscience révolutionnaire
Feeling en corset par Shochiku qui remontera le stylo d’un de ses films