Seize bonnes raisons d’aller au Festival cinéma Télérama 2023

Du mercredi 18 au mardi 24 janvier, le Festival Cinéma Télérama revient dans 450 salles à travers la France. Au programme, à 4 euros la séance : nos seize films préférés en 2022, ainsi que six films en avant-première.
1 – L’enquête de « La nuit du 12 »
Bastien Bouillon et Bouli Lanners dans « La Nuit du 12 ».
Photo Fanny de Gouville/Haut et Court
Pas de tromperie sur la marchandise : on sait, dès le générique de fin, que le meurtre de la jeune Clara, brûlée vive à quelques mètres de chez elle dans la vallée de la Maurienne, ne sera jamais élucidé. Ce qui ne vous empêche pas d’être fasciné, comme dans Zodiaque, de David Fincher, avec le récit détaillé de l’enquête judiciaire, ses faux-fuyants et ses rebondissements. Ni être choqué par l’impact de ce fémicide sur la santé mentale des inspecteurs incarnés par Bastien Bouillon et Bouli Lanners entre autres. Un roman policier au féminisme vibrant et à l’humanité singulière.
► Lire notre avis sur Dans la nuit du 12, par Dominik Moll
Le Télérama Cinéma Festival est de retour : l’occasion de voir ou revoir les meilleurs films de 2022 dans 450 cinémas partout en France au prix de 4 euros la séance. Mais aussi six premiers films. Comment faire ? Découvrez le programme et téléchargez le pass ici. Et retrouvez tous nos articles et vidéos sur les films sélectionnés.
2 – Le jeune couple ensoleillé de « Pizza alla réglisse »

Alana Haim et Cooper Hoffman dans « Licorice Pizza ».
2021 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc.
Alana Haim a chanté avec ses sœurs aînées dans le groupe Haim, Cooper Hoffman est le fils de feu Philip Seymour Hoffman. Paul Thomas Anderson a choisi ces deux acteurs amateurs et quasi inconnus pour incarner le couple improbable mais irrésistible de sa délicieuse comédie romantique dans le Los Angeles des années 70. Deux visages atypiques, loin des standards hollywoodiens habituels, mais pleins de charme et délicieusement rafraîchissants.
► Lire notre avis sur Pizza à la réglisse, à partir de Paul Thomas Anderson
3 – La sensualité des « Contes de jeu et autres fantasmes »

Kiyohiko Shibukawa et Katsuki Mori dans « Tales of Possibilities and Other Fantasies ».
2021 Neopa – Imaginaire
Dans le deuxième des trois chapitres de ce merveilleux film à sketches de Ryusuke Hamaguchi, une étudiante admirative demande à un professeur d’université de lui dédier un chapitre torride de son roman… avant de le lui lire à haute voix. Les quelques minutes suspendues de ce conte pornographique deviennent un véritable thriller érotique où la tension tient autant à la situation – tout le monde pourrait surprendre l’auteur et son lecteur – qu’aux longs plans fixes qui laissent imaginer l’émotion contenue des personnages. Troublant.
► Lire notre avis sur Contes de possibles et autres fantasmes, par Ryusuke Hamaguchi
4 – La musique des « Passagers de la nuit »

Passagers de la nuit.
FILM DU NORD-OUEST – ARTE FRANCE MENTON
L’émotion suscitée par ce souvenir nostalgique mais lucide des années 80 doit beaucoup à sa musique. La bande-son suspendue et délicate composée par Anton Sanko, bien sûr. Mais aussi les chansons de l’époque soigneusement choisies par le réalisateur Mikhaël Hers : les tubes Giodie, innocente, et Cambodge, de Kim Wilde, le moins connu Sauf si, des fontaines pâles, ou Avant Hollywood, par The Go-Betweens et surtout – merveille! – l’intoxicant Crotalesde Lloyd Cole et The Commotions.
► Lire notre avis sur passagers de la nuit, de Michael Hers
5 -Luis Zahera, le super-vilain de « As Bestas »

Luis Zahera dans « Come Bestas ».
Lucia Faraig – Arcadia Motion Pictures Caballo Films – Le pacte
« Plus le méchant est bon, meilleur est le film », dit Hitchcock. Si le thriller rural de Rodrigo Sorogoyen avec Marina Fois et Denis Ménochet connaît un tel succès, c’est avant tout grâce à l’interprétation de Luis Zahera en paysan galicien aigri. Un personnage d’autant plus terrifiant que sa violence débute par des mots aussi tranchants que des lames et des silences pleins de menaces.
► Lire notre avis surComme Besta, de Rodrigo Sorogoyen
6 – Le suspense de « La Conspiration du Caire »

Jalal Altawil dans « La conspiration du Caire ».
Production Atmo et Memento
A travers l’élection sous influence du grand imam de l’université al-Azhar, haut lieu de l’islam sunnite, et la figure d’un étudiant au cœur pur qui s’avère être un agent double (voire triple) particulièrement doué, le thriller de espionnage religieux (Réservé au Caire) développe une histoire aux rebondissements dignes des best-sellers de John Grisham. Avec des clichés tordus que les maîtres agents secrets de John le Carré ne démentiraient pas.
► Lire notre avis sur La conspiration du Caire par Tarik Saleh
7 – La complicité de Banks Repeta et Anthony Hopkins dans « Armageddon Time »

Michael Banks Repeta et Anthony Hopkins dans « Armageddon Time ».
Photo Anne Joyce/Mise au point
Le premier, un adolescent au visage d’ange âgé de 13 ans pendant le tournage, a fait ses débuts presque brutalement à l’écran en tant qu’alter ego du jeune James Gray. Le second compose un grand-père idéal, sympathique et courageux, qui veille sur son petit-fils et le conseille, raconte des histoires. La complicité entre les deux acteurs et entre leurs personnages éclaire la poignante chronique autobiographique du réalisateur de La nuit nous appartient.
► Lire notre avis sur temps d’Armageddon, par James Gray
8 – L’énergie comique de « The Innocent »

Roschdy Zem et Louis Garrel dans « L’Innocent ».
Les Tournelles Films – Emmanuelle Firman
Un jeune veuf mélancolique (Louis Garrel), sa mère fantasque (Anouk Grinberg), son nouveau beau-père plutôt louche (Roschdy Zem), sa meilleure amie – et peut-être plus par ses affinités – pour le moins explosive (Noémie Merlant) : c’est le quatuor de choc et de charme dans le quatrième long métrage de Louis Garrel derrière la caméra. Une brillante combinaison de comédie romantique et de vol.
► Lire notre avis sur l’innocent, par Louis Garrel
9 – La séquence magistrale de « RMN »

Marin Grigore, Mark Edward Blenyesi et Macrina Barladeanu dans « RMN ».
Mobra Films/Pourquoi pas la production
Cristian Mungiu est connu pour sa maîtrise des plans séquentiels. Mais en IRMune chronique implacable des ravages du nationalisme dans un village de Transylvanie,le réalisateur roumain s’est surpassé pour filmer une réunion commune pour discuter du sort des immigrés sri lankais. Dans ce plan fixe de dix-sept minutes (!), vingt-six personnages différents s’expriment dans un flot ininterrompu de coups de gueule. Un grand déballage où toutes les rivalités culturelles ou économiques se réveillent, tous les antagonismes personnels longtemps endormis. Aussi impressionnant que glaçant.
► Lire notre avis sur IRM, de Cristian Mungiu
10 – L’émotion des « enfants des autres »

Callie Ferreira-Goncalves et Virginie Efira dans « Les enfants des autres ».
Photo George Lechaptois/Velvet Films
Quand une quadragénaire sans enfant (Virginie Efira, actrice de l’année) s’attache à la fille de son compagnon (Roschdy Zem)… Ce statut compliqué de » belle-mère » il a très rarement été comparé au cinéma, sauf de façon caricaturale. Rebecca Zlotowski le capte avec justesse dans des situations où joie et tourment semblent indissociables. Un mélange de réalisme et de romantisme plein d’émotion, mais qui évite soigneusement le pathos du mélodrame.
► Lire notre avis sur Les enfants des autres par Rebecca Zlotowski