Togo : « Le Coup de grâce », un film inspiré de la vie politique africaine – Jeune Afrique

A 42 ans, Le réalisateur togolais Steven AF – de son vrai nom Amouzou Folligan Ayélété – a sorti son nouveau film en juillet, après deux ans de tournage. Drame familial politique orchestré dans un État fictif (Zogbeland), Mouvement de miséricorde il met en scène une première dame (jouée par l’actrice togolaise Marie Dogbé) qui aspire au siège présidentiel, à tel point qu’elle fomente même l’assassinat de son mari (joué par l’acteur burkinabé Serge Henri). Déjà projeté à Lomé et Kara, le long métrage devrait bientôt être projeté dans les universités togolaises. Rencontre avec le réalisateur, producteur – et homme d’affaires – Steven AF, autodidacte aigu.
Jeune Afrique : Quand avez-vous commencé à faire des films ?
Stéphane AF : J’ai commencé à y travailler en 2001 et mon premier cliché remonte exactement au 13 septembre 2002. Cela fait donc tout juste vingt ans. Depuis, j’ai fait une série télévisée de neuf épisodes, fruit de la passion, la série comique Ton pied mon pied puis longs métrages : Coudre [2008], chérifa [2013] Et Solim [2016].
Aujourd’hui je suis scénariste, réalisateur et producteur [il a fondé et dirige la maison de production Sunlight Group], le cinéma est mon métier et je le pratique avec grand plaisir. Mais c’est avant tout une passion, depuis mon plus jeune âge. J’adorais aller au cinéma et regarder des films me fascine toujours autant. ça aussi j’ai comprissoutenirt mon destin, car je me suis retrouvé à en faire ma vie sans y avoir été formé… Je suis donc né pour faire des films.
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Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Comme la plupart des scénaristes et auteurs, je puise mon inspiration dans mon environnement, donc dans l’environnement socioculturel et économique togolais, panafricain et international. Ainsi sont la vie des gens, leurs histoires, mais aussi les informations véhiculées par les médias d’idées.
J’ai fait des films sur l’amour, la vie quotidienne et mon dernier, Le coup de grâceas, Je me suis inspiré de la vie politique en Afrique : questions de succession au pouvoir, jeux politiques, coups d’Etat…
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Et comment choisissez-vous les acteurs ?
On dit souvent que faire un bon film nécessite un bon scénario. Mais le vendre demande de très bons acteurs, surtout pour un film africain. QQuand je démarre un projet, je commence par identifier des comédiens professionnels à auditionner. Ensuite, j’organise des castings pour recruter de nouvelles actrices et de nouveaux acteurs, des personnes intéressées par ce métier. Et ceux qui sont inexpérimentés sont encadrés.
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Exactement, Mouvement de miséricorderéunit des acteurs aux profils très différents, dont certaines célébrités…
Comme je le disais, pour vendre un film, il faut un bon casting, mais aussi des personnalités capables de lui apporter un public. C’est le cas du roi Mensah [il incarne le commissaire Mensah]qui est un grand comédien togolais. J’ai aussi choisi des acteurs comme les Ivoiriens Nastou Traoré et Michel Bohiri, ou le Burkinabé Serge Henri, qui permettent au film d’avoir une plus grande visibilité panafricaine. Tous sont des professionnels qui peuvent jouer, ont un potentiel artistique fou et apportent de audience.