Willow : critique hémorroïde fantasy sur Disney+
coût du saule
Nous avions utilisé les trois premiers épisodes comme prétexte pour dénigrer le conformisme esthétique et l’obscurcissement général d’une partie des productions de la plateforme. Après ce faux vrai départ, les choses ne s’arrangent pas, bien au contraire. Accentuant jusqu’à la parodie la sous-exposition caractéristique des mauvaises séries qui pullulent sur Netflix et autres Disney+, saulec’est une oeuvre non seulement affreuse, mais parfois purement et simplement inregardablesurtout lors de combats à l’intérieur ou la nuit, ce qui est la plupart d’entre eux.
On pourrait spéculer sur le fait que Christian Slater a demandé dans son contrat d’être méconnaissable, honteux d’en être réduit à jouer les seconds rôles dans une charade aussi cynique (raté, on vous a trouvé). Mais presque tous les 8 épisodes sont presque aussi fades que le sien. Une autre théorie : les dessins de créatures et de costumes qui ont rendu l’original si populaire sont si bon marché que Disney les a commandés cachés derrière 50 Shades of Brown. Certains iront même jusqu’à supposer qu’il s’agit en réalité d’adapter la colorimétrie à la vilaine pop de supermarché qui remplace régulièrement les splendides thèmes du regretté James Horner.
Où est Charlie ? Difficulté : maximale
À moins qu’un directeur de la photographie (dans ce cas, le Will Baldy de Marchand de sable) n’a été embauché que par le septième épisode, le seul qui se donne au moins la peine de prétendre tenir la promesse d’une belle aventure, et dont une grande partie des images promotionnelles sont tirées… du département marketing.
Il arrive quand même qu’une nouvelle production Disney+ nie la notion de contraste, mais traiter l’univers de George Lucas, Ron Howard et Bob Dolman de cette manière doit être dans le cadre de l’abus criminel. Et malheureusement, ce ne sera pas non plus la seule charge.
Image rare d’un Disney DP découvrant la couleur
saule sans effort
Contraint à la fois par la nostalgie qui émane du film original et par la moyenne d’âge des utilisateurs de la plateforme, Kasdan (un habitué de Disney après l’acquisition, ayant travaillé sur Soloet l’avenir Indiana Jones) et ses acolytes font une grande différence que même la mule de la période Van Damme n’aurait pas tentée. D’autres avant eux s’y sont… cassé les dents (RIP Le monde des morts-vivants au-delàpetit ange parti bien assez tôt), mais il s’obstine à allier l’héritage des années 80 et les codes de la série ado sur chaque monture plus ou moins identifiablequi font les beaux jours de N rouge et de certains de ses concurrents.
Attendez: Kit Tanthalos est la fille de Sorsha et Madmartigan – mais la fille biologique du maléfique Bavmordaz – qui est allé sauver son frère de la même lignée, en compagnie de Jade Claymore – fille du deuxième maléfique Kael – qui rencontrera sa soeur Scorpia , ainsi que Graydon Hastur, fils du roi de la province autrefois attaqué par les habitants de Jade et de Scorpia. Pour cela, ils ont besoin de la lame de Thraxus Boorman, ancien compagnon de… Madmartigan. Et tout ce petit monde va mélanger ses hormones et plusieurs centilitres de salive dans les intervalles et proportions réglementaires.
Sauver Willow !
Le scénario prétend émanciper ses personnages des générations précédentes pour s’y référer perpétuellement., piégeant le pauvre spectateur persévérant, ainsi que le critique contraint de s’infliger tout son auto-inflige par un éditeur sadique, dans une boucle sans fin de tuyauterie vaporeuse adolescente et de lourdes références de longs métrages, allant jusqu’à coincer des séquences entières dans son décor vide. Toute envie de raconter quelque chose de nouveau ou de rejeter les archétypes les plus ludiques en l’absence, il faut se rabattre sur les paysages… Oh oui : ce n’est pas possible non plus.
Willow est disponible en intégralité sur Disney+ à partir du 11 janvier 2023