Eddy de Pretto réagit à la condamnation de ses cyberharceleurs

Eddy de Pretto, qui a porté plainte pour cyberharcèlement après avoir reçu des milliers de messages homophobes et de menaces de mort, ne s’était jamais exprimé sur cette affaire avant le verdict rendu par la justice lundi 12 décembre : 11 personnes jugées ont été condamnées de trois à six mois de prison. peine de prison avec sursis, tandis que 6 prévenus ont été libérés. C’est d’abord sur Twitter que le chanteur a réagi : « Aujourd’hui c’est une décision ferme que la justice française a prise. Pour mon parti pris personnel d’une part, mais aussi contre le cyberharcèlement et toutes les formes de discrimination sur les réseaux sociaux. beaucoup de chemin à parcourir, mais nous sommes sur la bonne voie ». En réponse à ce tweet, il a reçu le soutien et les remerciements de YouTuber Carlito et du chanteur Hoshi.
Ce mardi 13 décembre au soir, l’interprète de Kid a accordé une interview exclusive à Mediapart, filmée et disponible gratuitement sur YouTube. Eddy de Pretto a d’abord expliqué son silence qui a duré tout au long de la procédure : « Je ne voulais pas être accusé d’utiliser ce procédé pour mon image, fût-ce un fait divers ». L’artiste a insisté sur l’importance de porter plainte malgré « toutes les démarches à entreprendre ». « C’est très difficile, mais on a besoin de tous ces petits cailloux pour avancer, pour montrer qu’il est possible de changer notre société. Ça montre qu’il est possible de porter plainte, que le processus est meilleur et que de plus en plus de gens sont écouté, même pour ce qui concerne les réseaux sociaux. C’est un beau message que la justice française a voulu faire passer. (…) Non, la justice ne fait rien », a-t-il ajouté, s’adressant aux journalistes Mathieu Magnaudeix et David Perrotin.
« Ma grande peur, c’était que ça puisse vraiment arriver. Certains disaient qu’ils connaissaient mon adresse, d’autres parlaient de me trouver là où je signais. C’étaient des messages toutes les minutes. J’ai reçu 3 000 ou 4 000 messages », raconte Eddy de Pretto, qui a pris plus tard sur un garde du corps. Le chanteur candidat aux Victoires de la musique a ensuite pointé les carences « des autorités politiques et judiciaires » concernant les réseaux sociaux et le cyberharcèlement : « Il faut apporter une pédagogie par rapport à cela. (…) Au procès, à plusieurs reprises le le juge m’a demandé comment allait Instagram, il m’a demandé de lui expliquer une histoire (…) Plus nous aurons éduqué notre justice pour voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux, plus nous arriverons à nos fins, c’est-à-dire, moins de violence et de haine ».
Auj est une décision ferme prise par le juge fr. Pour mon parti pris personnel d’une part mais aussi contre le cyber-harcèlement, et toute forme de discrimination sur RS. Nous avons encore un long chemin à parcourir mais nous sommes sur la bonne voie
– Eddy de Pretto (@eddydepretto) 12 décembre 2022
Hugo Mallais