Entre deux êtres, l’amour, le sexe, et tout un monde

Espace entre deux éléments, parfois deux extrêmes. Si pour certains le juste milieu est un choix tiède comme un compromis, on peut travailler pour en faire un consensus flamboyant, et valoriser la coexistence des choses, comme un juste milieu.
L’intermédiaire doit être un lieu de connexion, de jonction, de passage. L’intermédiaire crée l’espace de la relation. Pas de juste milieu, pas de rencontre.
Le juste milieu est partout. Entre deux corps, entre deux cœurs, entre deux cuisses – révélant l’antre. C’est ce moment suspendu où l’on ne sait pas encore nommer les choses, mais où l’on sait dans le corps ce qui se passe. Ce juste milieu de l’hésitation, de la coexistence de l’espoir et du doute, de la peur de se sentir si fort et de (se) perdre.
Entre deux corps
Entre deux mots, se retrouver entre deux fesses. Entre deux rendez-vous, se voir. Entre deux lèvres, humez la sève. Entre deux tâches, mettez-vous au travail. Surprenez-vous à l’interstice, célébrez l’intermède. Entre deux émotions, qui vibrent à l’unisson. Entre deux seins, placez votre main. Entre deux villes, entre deux pays, entre deux continents : un océan. Entre deux océans – un continent.
Nous sommes entre les deux. Parfois, nous sommes même ensemble – eu, euh, la fête ! – avant de s’endormir entouré de ces mondes, écrasé. Entre deux âges, entre deux phases de vie, cultivez le désir.
Puisque pour certains la clé est au milieu, alors la serrure est la tanière. De quoi frissonner et murmurer « entre, dans mon corps », comme disait Sandor. Entrez-vous, entrez-moi, devenez un dessert gastronomique l’un pour l’autre; manger. Entre deux orgasmes, entrelacés, buvez de l’eau. Entre deux caresses, sa peau. Entre deux chats, Sappho.
L’entre-deux est le tissu conjonctif de nos vies, le fascia de nos existences.
La distance est le canal de notre connexion, entre deux rives : nous arrivons.
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