entre solidarité et bienveillance, la « sororité des fromagères » œuvre pour les produits locaux

Ils sont de Haute-Garonne, fromagers, crémiers et entrepreneurs. Ces points communs ont naturellement laissé place à une « sororité » dans laquelle entraide et bienveillance sont les maîtres mots. Un collectif informel né d’une rencontre qui a eu lieu en 2015.
« J’ai rencontré Mathilde pour la première fois, de la laiterie Mathilde, à Lardenne. On s’est rencontré un an après l’ouverture de ma laiterie en 2014. On s’est bien entendu et on s’est rendu compte qu’on travaillait avec les mêmes producteurs » confie Colombe Giscard , interviewé par L’Opinion Indépendante. Tout est parti de cette amitié, qui a mis en lumière les similitudes de parcours, mais aussi le besoin d’être unis, dans une industrie encore très masculine.
>> LIRE AUSSI : Toulouse : Fromoccitanie, la nouvelle laiterie aux saveurs du terroir
Fromages soudés
L’aventure a commencé pour la première fois sur un groupe Whatsapp. Au départ, seuls trois éleveurs laitiers de l’agglomération toulousaine étaient concernés. Puis, ce qui tire quoi, le groupe s’agrandit pour inclure une dizaine de fromagers.
Nous sommes en contact quotidien. Quand l’un de nous est dans le besoin, on fait des allers-retours pour lui donner un produit », raconte fièrement Colombe.
Les fromagers rassemblent également leurs producteurs. Par conséquent, ce dernier ne peut en délivrer qu’un seul, qui sera responsable de l’approvisionnement de la « sororité ». « Parce qu’on ne travaille pas dans les mêmes quartiers et qu’on n’a pas les mêmes clients, on n’est pas en concurrence. On est tous dans la même dynamique », résume la laiterie, située dans le quartier Saint-Cyprien.
Une vitrine pour les produits locaux
La confrérie a pour objectif de mettre en valeur les produits du terroir. Pour cela, divers événements sont organisés.
L’année dernière, nous sommes allés voir les producteurs du Béarn pendant une journée complète. Nous avons amené nos apprentis. Plus récemment, nous avons fait une dégustation de vins et fromages chez Mélanie Baby, d’Occitanie, qui nous a en même temps fait découvrir sa boutique », raconte Colombe Giscard.
Si la création de la confrérie toulousaine s’est faite naturellement, la question de l’accueil des hommes s’est posée récemment. Cependant, le groupe entend rester exclusivement féminin pour le moment.
Nous avons des problèmes féminins que les hommes n’ont pas nécessairement. C’est-à-dire un positionnement qui n’est pas encore juste en matière d’entrepreneuriat », lance Colombe.
A l’avenir, ce collectif informel pourrait se structurer et devenir une association. « Même si notre fonctionnement nous convient parfaitement, devenir une association nous permettrait de partager encore plus nos expériences, d’accompagner de nouveaux entrepreneurs et d’organiser davantage d’événements autour du fromage. » En bref, inspirez-vous de la Fédération des Fromagers de France, actuellement dirigée par trois hommes. Pour l’heure, les confréries continuent de s’entraider et ravissent les papilles des Toulousains.
>> LIRE AUSSI : Toulouse : un nouveau concept de bar à beignets voit le jour en centre-ville