Hawa (Prime Vidéo) : Maïmouna Doucouré parle de l’importance de la diversité à l’écran

Il y a quelque chose de moderne et de dérangeant dans le cinéma de Maïmouna Doucouré et elle le démontre très bien avec son nouveau film Hawa qui montre une fois de plus l’importance qu’elle attache à la pluralité des histoires et des représentations sur nos écrans. Entretien.
Hawa, sur Prime Video, de quoi s’agit-il ?
Hawa parle d’un adolescent albinos dont la grand-mère est mourante. Face à cette période difficile, ils doivent trouver la personne qui pourra s’occuper d’Hawa lorsque sa grand-mère ne sera plus de ce monde. Il y a tellement de propositions qu’Hawa n’est convaincue par aucune d’entre elles. Puis, il finira par apprendre l’arrivée de Michelle Obama à Paris, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre. Pour la jeune fille il n’y a aucun doute, l’ancienne première dame est la personne idéale qui peut prendre soin d’elle.
Ce nouveau film de Maïmouna Doucouré est un conte de fées qui surprend autant par son histoire que par les nombreuses personnalités qui y apparaissent. Mais, outre la présence d’Yseult, Thomas Pesquet ou encore Mister V, Hawa est un film sur la détermination, un hymne aux liens familiaux et à l’attachement aux racines. Plus important encore, Maïmouna Doucouré change la donne dans la manière d’incarner un personnage central à l’écran.
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Car si dans le film Hawa, la jeune fille, jouée par l’actrice Sania Halifa, est albinos, ce n’est pas un hasard. Maïmouna Doucouré nous l’a dit : c’était important pour elle de mettre en avant une héroïne dans cette image. « C’était important pour moi que le personnage de mon film, qui pouvait être entièrement joué par une fille noire, blanche, d’origine maghrébine ou asiatique, peu importe, soit incarné par une jeune fille albinos, confie-t-elle, je pense que c’est important pour se construire, pour l’estime de soi. »
« Quand je regardais la télévision, je ne voyais pas de gens qui me ressemblaient dans le cinéma français. Les références étaient assez américaines », a-t-elle ajouté. Mais pour Maïmouna Doucouré, heureusement le cinéma contemporain évolue petit à petit. La pluralité des visages à l’écran est plus visible, mieux c’est. « C’est émouvant, c’est important de le souligner. On voit des rôles principaux avec des personnages différents qui reflètent la société française telle qu’elle est aujourd’hui », a-t-il conclu. Preuve supplémentaire qu’avec une nouvelle génération d’acteurs, de réalisateurs et d’artistes comme elle, beaucoup prennent leurs propres expériences et les racontent à l’écran.
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