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« Je suis tétanisée » : le YouTubeur Léo Grasset (Dirty Biology) visé par une plainte pour viol

Quelques mois après les premières révélations de Mediapart concernant le youtubeur Léo Grasset, visé par une plainte pour « harcèlement sexuel », une deuxième femme a porté plainte contre lui, mais cette fois pour « viol ».

En juillet dernier, Mediapart révélait que le YouTubeur et communicant scientifique Léo Grasset, alias DirtyBiology, « a fait l’objet d’une plainte pour « harcèlement sexuel ». La vidéaste Clothilde Chamussy, de la chaîne « Passé sauvage », a accusé le youtubeur de « harcèlement sexuel ». Il a également été accusé par sept autres femmes d’agressions psychologiques, sexistes et sexuelles. Mais si, à l’occasion de la journée pour la lutte contre les violences faites aux femmes, Léo Grasset est sorti du silence pour « contester fermement les accusations » dans une vidéo de 34 minutes diffusée sur les réseaux sociaux, depuis mardi 29 novembre il est dans la en ligne de mire cette fois par une enquête pour « viol ». Son avocat, Me Fares Aidel, qui le défend avec Me Camille Loyer, a commenté à l’AFP que Léo Grasset « apportera ses réponses aux autorités judiciaires compétentes ».

Dans cette nouvelle enquête, Mediapart révèle que Léa, une étudiante en journalisme de 22 ans, a porté plainte pour « viol » dans un courrier transmis au parquet de Paris jeudi 24 novembre. Selon cette même enquête, le parquet de Paris a ouvert mardi 29 novembre une enquête préliminaire sur l’allégation de viol. « Les investigations ont été confiées à la 3ème DPJ » (district de police judiciaire), précise l’article. Les faits remontent à la nuit du 1er au 2 novembre 2021.

Un viol commis pendant que la victime dormait

Si Léa a décidé de sortir du silence après les premières révélations de Mediapart, elle n’est pas seule. Quatre autres femmes interrogées par Mediapart depuis fin juin « dénoncent des ‘problèmes de respect du consentement’, mais aussi de ‘contrôle’. Cependant, aucune de ces femmes n’a l’intention de porter plainte.

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Dans la plainte déposée par Léa, il raconte sa rencontre avec le vidéaste et un échange de messages qui a pris la forme d’une soirée entre amis à Paris le 1er novembre 2021. Il y explique qu’il a « beaucoup bu » et s’est parfois senti gêné , notamment à cause des blagues du Youtubeur, « trop ​​grossières ». En partant et lorsqu’elle voulait rentrer chez elle, Léo Grasset lui proposait de commander un VTC et lui donnait l’adresse de son hôtel au lieu du sien. « Trop ivre pour protester », elle « lâcha, (…) complètement absente » lorsqu’il l’embrassa dans l’Uber. Elle raconte alors s’être endormie tout de suite, avant que Léo Grasset ne l’attaque : « Je me réveille en sentant des doigts dans mon sexe au milieu de la nuit. Je suis paralysé. »

« Je ne suis pas seul et les gens vont enfin me croire »

Léa raconte qu’elle s’est réveillée et que « Léo Grasset lui a dit de ‘se détendre’, avant de la ‘pénétrer' ». Dans un « moment de lucidité », elle lui aurait demandé de « mettre un préservatif », ce qu’il n’aurait pas fait. Avant de porter plainte pour « viol », Léa s’est d’abord confiée à son entourage. D’abord avec sa colocataire, puis avec sa conseillère pédagogique à Sciences Po, Béatrice Denaes. Pour elle, la première enquête de Mediapart est un soulagement.

Depuis, il a dû ajuster sa scolarité, suite à un arrêt de travail prolongé. Son médecin lui a également prescrit des antidépresseurs et des anxiolytiques en raison de son « isolement progressif » et de ses blocages pendant les rapports sexuels.

Deux autres femmes ont également partagé leur histoire avec Léo Grasset auprès de Mediapart, revenant sur ses « problèmes de respect de leur consentement ». Ils disent avoir eu, de 2018 à 2019, une relation « concomitante, officieuse et épisodique » avec Léo Grasset. Ils disent avoir été « encouragés à avoir des relations sexuelles non protégées » alors qu’ils sortaient tous les deux sans le savoir avec le YouTuber, ce qui présente un risque pour leur santé. L’un d’eux fait d’ailleurs partie de l’insistance du vidéaste à plusieurs reprises. Une prise de conscience que les deux femmes ont peut-être eue après s’être confiées. On parle aussi d’une forme de « hold » avec « un effet chaud-froid constant ». Reste à savoir si le youtubeur publiera une nouvelle vidéo explicative sur l’enquête.

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