Léna Situations, la star du mois d’août sur Youtube

Paris (AFP) – « C’est trop gratifiant », mais « c’est psychologiquement épuisant » : la youtubeuse Léna Situations s’est lancée dans sa quatrième saison des « vlogs d’août », une version accélérée de sa vie de fashionista, une « petite hyperactive » autoproclamée fille ».
Léna Mahfouf, 22 ans, s’est fait un nom sur Youtube et Instagram avec ses vidéos estivales tournées caméra au poing, avec un montage maison énergique et une prétendue authenticité sous ses boucles.
« On était juste en vacances entre amis, pas d’hélicoptère ni de jet ski. Mon défi était de faire des montages dynamiques. Ajouter une touche d’humour et d’esthétisme, pour faire comprendre quelle était l' »humeur » du jour. J’aime le montage semble facile à faire, quand j’y ai passé trente heures », explique Léna dans un entretien à l’AFP. « Ma référence, c’est la série « Friends », une série dans laquelle on s’identifie, on a envie d’être ami avec eux. On est stimulé dans un cocon confortable, sans « drame », sans prise de tête ».
Comme beaucoup d’adolescentes, elle a lancé un Skyblog avant de se lancer sur Instagram, Youtube ou Snapchat. Premier à assouvir sa passion pour la mode et la photographie, inspiré par la star britannique Zoella. « Dans mes premières vidéos, j’avais 16 ans, je portais un peignoir en soie, ça ne correspondait pas à la réalité. Alors j’ai laissé de côté la mise en scène, j’ai commencé à être spontanée », explique la youtubeuse, qui expose aujourd’hui son quotidien .
L’authenticité a payé : mi-juillet, la vidéo de son déménagement (la première sortie du « cocon » familial, retardé par l’accouchement) s’est classée pendant quelques heures en tête de Youtube en France.
Tout juste diplômée en communication et marketing, l’influenceuse est aujourd’hui employée par la marque de vêtements Jennyfer, pour accélérer sa stratégie digitale mais aussi pour créer des t-shirts – qui se vendent comme des petits pains. « Cela me permet d’avoir une source de revenus stable, de contribuer à ma retraite et de ne pas être dans une course aux visionnages de vidéos. »
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– « Forger une coquille » –
Le reste du temps, elle gère ses collaborations avec de grandes marques (Dior, Disney, Canon, Balmain ou Le bon coin, parmi les dernières) ou des créateurs avec son assistante. Ils apprécient son public fidèle, qui, selon elle, est composé à 60% de 18-24 ans. Cela lui permet de rejeter la plupart des « 150 offres » qu’elle reçoit chaque jour, dont des arnaques et des publicités pour la chasse et le Service National Universel.
Les « amis » qu’il compare dans ses vidéos sont d’autres stars du réseau comme Bilal Hassani, l’ancien candidat français à l’Eurovision, Sulivan Gwed ou Johan Papz. Un personnage à part s’y invite souvent : son père algérien, acteur au rire contagieux, Karim Mahfouf.
« Mon père trouve toujours mes abonnés très gentils », souligne Léna. « Je suis parfois assez agressif, ils ont l’impression qu’on se connaît depuis des années ».
Expliquez qu’il a érigé des barrières. « Certains de mes amis n’apparaissent jamais, même s’ils sont extrêmement présents dans ma vie. » Sa mère n’apparaît jamais, son tout petit frère. « On n’est pas forcément à l’aise devant la caméra, il faut se construire une carapace face à la critique. L’être humain n’est pas fait pour recevoir autant d’attention, autant d’amour ou de haine ! », déclare Lena.
Début 2020, un compte potin révèle sa relation avec une autre star de Youtube, Seb la frite, qu’ils ont voulu cacher. « On avait trop peur d’être clichés, et qu’on ne parlait que de ça », regrette Léna.
Au printemps, elle a posté une photo d’elle en robe blanche sur Instagram, où elle est désormais suivie par près de deux millions d’abonnés. Les commentaires arrivent sur un détail. « J’ai de petits seins, mais à mon âge, j’ai réussi à ignorer les commentaires sur mon physique. Le bureau des plaintes est Mère Nature. ça va les briser, comme ils auraient pu me briser à l’université. »
C’est une de ces réflexions qui a poussé Léna Situations à publier un livre, comme tout youtubeur qui se respecte. Annoncé fin septembre par Robert Laffont, il ne s’agit pas d’une biographie mais d’un recueil de livres de développement personnel au nom évocateur : « Toujours plus ».