« L’informé » publie pour son lancement une enquête sur Xavier Niel… son principal actionnaire
Elle n’épargne pas son actionnaire. Nouveau média dans le paysage de la presse économique, « L’informé » a fait sa Une ce mardi au sujet d’un de ses financiers, le milliardaire Xavier Niel. Le site révèle, en effet, que Free, la société dont il est le fondateur, a été bloquée l’an dernier par le fisc pour avoir abusé d’un taux réduit de TVA sur les livres numériques. L’opérateur de télécommunications a donc été condamné à un important redressement fiscal de 43 millions d’euros.
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Une manière pour le « site d’information sans publicité, gratuit et factuel » de démontrer son indépendance dès ses premiers jours d’existence. « Certains doutaient de la future indépendance éditoriale de ‘L’informé’ vis-à-vis de son actionnaire. Nous avions expliqué que nos statuts la garantiraient et que nos articles le prouveraient. Ici. Et ce n’est pas la dernière », a-t-il promis. ce mardi sur Twitter le directeur éditorial, Gilles Tanguy.
Invité média de France Info ce matin, le journaliste, passé par « Capital », estime qu' »on peut parler de notre actionnaire, avoir des articles négatifs et corrosifs sur lui (…) On a des enquêteurs, ils ont des nouvelles et ça ne va pas ». Peu importe qu’il soit ou non notre actionnaire », plaide le directeur de la rédaction, composé d’une quinzaine de journalistes.
Avant de publier cette enquête, a-t-il ajouté, « nous faisions notre travail de journalistes comme nous le faisons avec n’importe quel dirigeant, c’est-à-dire que nous les interrogeons avant de publier un article pour les faire réagir à nos informations ». Free, propriété de Xavier Niel, a pas voulu réagir, c’est indiqué dans l’article ».
L’équilibre financier atteint d’ici quatre ou cinq ans ?
Dans son fonctionnement, « L’informé » s’appuie sur sa charte d’éthique et de déontologie, qui stipule noir sur blanc que « les actionnaires n’interviennent pas dans la rédaction » et qu' »il est interdit de commander un article et de donner des instructions modifier un article ou empêcher sa publication. » Xavier Niel s’inscrit dans cette démarche, selon Gilles Tanguy.
« Il fallait deux critères pour trouver un financement. Il fallait à la fois une viabilité financière à long terme et une garantie d’indépendance éditoriale totale. J’ai trouvé Xavier Niel pour répondre à ces deux critères. Je sais ce qu’il fait dans les médias depuis une dizaine d’années : il s’est investi dans ‘Bakchich’, dans ‘Les jours’, dans ‘Médiapart’ dans le groupe Le Monde, et les lignes éditoriales de ces médias n’ont pas changé suite à ses participations, donc j’avais confiance ».
Selon le statut, les journalistes s’engagent, pour leur part, « à déclarer tout conflit d’intérêts » et « à ne pas accepter de traiter d’un sujet sur lequel il existe un conflit d’intérêt personnel ». Avec ce modèle, Gilles Tanguy espère convaincre en quelques jours plus de plusieurs centaines d’abonnements enregistrés d’atteindre l’équilibre financier « d’ici quatre ou cinq ans ».
