Matchs, rap et spectacle : le tournoi de foot Impulstar a fait son show devant la tour Eiffel

C’est un tournoi pas comme les autres pour Mohamed and co. Jouer devant la tour Eiffel « est un plaisir », mais surtout « une source de fierté », dit-il. Ce lundi défend les couleurs de la Jeunesse du Lys, qui arrive directement de Dammarie-les-Lys, en Seine-et-Marne. Face à son équipe, d’autres jeunes de 14 à 16 ans se sont qualifiés pour le grand tournoi de futsal Impulsstar au stade Émile-Anthoine, dans le 7e arrondissement de Paris.
Sur le terrain orange et violet d’Instagram, partenaire de l’événement, les jeunes sont au centre de l’attention, et scrutés par les recruteurs. « Devenir professionnel est un objectif que tout le monde veut atteindre, on sait qu’il y a (des recruteurs), mais je n’y pense pas trop, je ne pense qu’à moi. Un vrai plaisir ! », promet Moussa, le capitaine de Lys Youth.Par le passé, de nombreux joueurs professionnels ont impressionné sur les courts Impulstar, ce qui a accéléré leur ascension.
Drapeaux et chœurs dans les gradins
Mais dans les tribunes, plutôt que les dénicheurs de talents, ce sont surtout les supporters des équipes qui sont arrivés en grand nombre, des quatre coins de l’Ile-de-France. Les sons des tubes sont masqués par le rap joué sur les haut-parleurs du terrain, qui rivalise avec les chants des fans, et par les percussions des batteurs jouant au rythme des fans.
Parmi les supporters, certains sont plus bruyants que d’autres, et ceux de l’équipe de Sartrouville (Yvelines) se démarquent. « Nous sommes chez nous ! Nous sommes chez nous ! », chantent-ils en rythme, mégaphone dans les mains de l’un d’eux. Un autre tient un drapeau à la main, sur lequel se lit aisément le numéro de leur département, le 78. Derrière l’ambiance et l’équipe, une association : Les Grands Frères et Sœurs.
Pour eux, Impulsstar est tout sauf un tournoi ordinaire. « Nous essayons de ramener le plus de petits possible et de les mettre dans les bus. C’est un grand événement. Pour nous de la banlieue, en tout cas amoureux du ballon rond, c’est clairement l’événement de l’année », insiste Piroo, qui dirige l’association.
« Ils veulent représenter d’où ils viennent »
Du côté des joueurs, le tournoi peut donc prendre des proportions immenses. « Il y a un vrai engouement. Les petits veulent représenter l’endroit d’où ils sont et, demain, ils déambuleront dans leur ville en héros », poursuit-il.
Une pression qui, dans de rares cas, est visiblement montée sur la tête de certains. En fin de matinée, une bagarre éclate entre deux joueurs. Ce qui mérite d’être exclu instantanément. Avant de reprendre le jeu, le speaker rappelle les règles : « Un débordement et il est éliminé. Aujourd’hui est un jour de fête ! « , elle dit.
Une journée de fête à laquelle participent des rappeurs comme Orelsan ou Laylow, qui viennent clôturer la soirée en beauté. Mais, avant eux, il y a les freestylers, qui font le show d’un match à l’autre, comme Sean Garnier, qui défie les jeunes du public en tête-à-tête.
Le collectif Speen Style, quant à lui, continue de jongler avec des jongles acrobatiques, évidemment synchronisés avec les succès rap actuels. Parmi les freestylers du show, Chaima est totalement émerveillée de se produire devant la Tour Eiffel. L’Espagnole assure avec un sourire qu’elle « ne peut même pas comprendre » ce qui vient de lui arriver.
Pour soutenir la présence du football féminin dans la compétition, Impulsstar a aussi vu les choses en grand. La milieu de terrain du PSG Grace Geyoro s’est présentée au milieu du terrain pour encourager les joueurs, comme son ancienne coéquipière Aminata Diallo. Chez les hommes, trois nouveaux joueurs du PSG ont fait leur apparition, Hugo Ekitike, Nuno Mendes et Renato Sanches, particulièrement applaudis par le public parisien.