C’est un thème culte de la télévision. Comment ne pas réfléchir en écoutant ces accords joués au synthétiseur et cette grande phrase à cordes qui s’envole vers les images sépia d’un oiseau, d’une scierie et des cascades d’une ville imaginaire des États-Unis. Une ville appelée Twin Peaks et dont le nom apparaît en vert fluo à côté de ceux de Kyle Mac Lachlan, David Lynch, Mark Frost et Angelo Badalamenti.
26 janvier 2022 Écouter plus tard
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La musique de Twin Peak est une première collaboration entre Lynch et Badalamenti. Les deux se sont rencontrés sur le tournage du film Blue Velvet en 1985. Lynch l’avait appelé pour donner des cours de chant à Isabella Rossellini. L’entente amicale et artistique entre Lynch et Badalamenti est telle que le compositeur signe enfin la bande originale du film ! Quelques années plus tard, alors que Lynch devait présenter un pilote de la série Twin Peaks à la chaîne ABC, il appela à nouveau Badalementi et ils eurent alors l’idée d’utiliser la partie instrumentale d’une chanson intitulée Falling qu’ils avaient écrite ensemble pour la chanteuse comme chanson thème de la série Julee Cruise!
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Le caractère intemporel de Twin Peaks tient au fait qu’à la demande de David Lynch, Angelo Badalamenti a mélangé différents styles musicaux pour faire ressortir le caractère surréaliste de la ville et de ses environs. A côté de la pop synthétique et rêveuse du générique de fin, très années 80, s’ajoutent des airs de jazz envoûtants dignes d’un film noir hollywoodien. Je pense au thème d’Audrey, plein de traînées et de tension, une ballade aussi intrigante et sensuelle que son personnage interprété par Sherilyn Finn.
Mais comment évoquer Twin Peaks sans évoquer le thème de Laura Palmer, l’héroïne de la série, cette jeune femme assassinée dans des conditions mystérieuses ? Dans une interview filmée, Badalamenti dit avoir eu l’idée de ce thème en quelques minutes seulement. David Lynch lui a décrit le meurtre de Laura et l’atmosphère de la série. « Nous sommes dans une forêt sombre, tout doit être effrayant, froid, statique, mystérieux », lui a-t-il dit. Badalementi écoute ces indications et improvise sur un Fender Rhodes des accords qui tournent autour d’une pédale qui bat dans le grave…
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« Puis soudain, » lui dit Lynch, « le fantôme d’une femme seule apparaît, c’est Laura, elle est très belle, très triste. Elle marche vers la caméra, se rapproche. Elle va, suis-la, suis-la, suis-la, maintenant retournons dans le bois sombre. Allez… tout est silencieux et mystérieux. » Éternel Laura Palmer, éternel Angelo Badalamenti !
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