Musique

Inquiète par la « fin d’un monde », Mylène Farmer a « failli tout arrêter »

Sa parole est rare. Quelques jours après la sortie de son douzième album, et environ six mois avant le début de sa tournée, Mylène Farmer a accordé ce dimanche une interview au JDD, tentant d’expliquer, notamment, les origines de son nouveau projet musical. Entreprise. « Ce thème s’est imposé à moi en dehors de toute actualité. Qui n’a pas rencontré une personne soi-disant perverse narcissique ? Qui n’a pas été sous l’emprise d’une telle personne ? C’est un thème qui me choque et me met dans une rage noire. (…) Il y a une forme de contrôle dans tous les domaines où le libre arbitre, la libre pensée, sont mis à mal. »

Le chanteur de 61 ans justifie le ton parfois sombre de ce nouvel album. « Difficile de ne pas s’émerveiller en ce moment où l’on assiste à la fin d’un monde… Cela crée un grand vide et un chaos mental. Un nouveau monde se profile, dont les contours sont mal connus. La seule certitude est que le passage (…) risque de se faire avec violence. C’est très pénible. Faites confiance aux difficultés créatives. « Il y a cette question existentielle : qu’est-ce qui est important dans ma vie ? Pendant longtemps, je n’ai pas été capable d’écrire un seul mot. Je pensais tout arrêter. Puis c’est arrivé tout d’un coup. J’étais comme la marée montante. »

« Demander de l’aide à la fin de ma vie, c’est ce que j’aimerais »

Célèbre pour sa discrétion médiatique, voire associative, elle engage la star canadienne-française. « J’ai choisi le chemin de la vie privée, je ne ressens pas le besoin de divulguer mes engagements. Ils existent mais restent anonymes. Je comprends tout à fait les artistes qui sont porte-parole, mais cela ne correspond pas à ma personnalité. »

Dans cette interview au JDD, ceux qui aiment dessiner mais ne se sentent « pas prêts » à les exposer, ceux qui admirent Salman Rushdie « devenu un objet politique contre son gré », ceux qui « rêvent d’entrer dans une soucoupe volante voler » c’est-à-dire voler « dans une autre galaxie », se positionne également sur le débat sur la fin de vie assistée.

« Je suis sensible à ce sujet depuis longtemps. J’ai rencontré il y a quelques années Marie de Hennezel, une femme incroyable, dévouée à ces personnes qui ont tant besoin d’être soutenues et accompagnées. Alors, oui, demander de l’aide à la fin de ma vie, c’est ce que je souhaiterais pour moi. »

Quant à une éventuelle fin de carrière, il préfère ne pas l’envisager. « Je refuse de me projeter, c’est une source d’angoisse pour moi. Le présent reste mon refuge. »

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