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Rapport de la Cour des Comptes : les précisions et éclairages de l’ex DAGE du Ministère de la Culture et de la Communication Léonce Nzalé

A travers ce texte, comme tous les Sénégalais, je voudrais exprimer ma satisfaction et mon respect aux magistrats et commissaires aux comptes de cette institution dont la mission est, entre autres, de vérifier la bonne utilisation et la bonne gestion des deniers publics. . Ces hommes et ces femmes, gardiens de la transparence, nous rappellent quotidiennement notre obligation de rendre compte au peuple sénégalais de l’utilisation des deniers publics.

Le principe de reddition qui pèse sur chaque gestionnaire de deniers publics nous impose, non pas de répondre à la clameur publique mais plutôt d’apporter, de manière sereinedes éclaircissements aux interrogations des uns et des autres sur les probables délits signalés dans le Rapport de la Cour.

Pour cela, en tant qu’ancien DAGE du Ministère de la Culture et de la Communication, je souhaite apporter les précisions suivantes :

Rappel du processus de mise à disposition des fonds aux différents bénéficiaires

Par note n°0942/MCC/SG du 16 juin 2020, le Ministre de la Culture et de la Communication a défini la composition, les missions et les modalités de fonctionnement des sous-commissions sectorielles du Fonds Covid-19.

Selon les lignes directrices de ce protocole, les sous-comités mis en place avaient pour mission de définir les critères d’éligibilité aux aides, les modalités de mise à disposition des sommes retenues et les comptes devant recevoir les virements. A l’issue des travaux des sous-commissions, les sommes retenues ont été affectées d’un commun accord à chacun des sous-secteurs (Musique, Danse, Théâtre, Conte, Arts visuels, Cinéma et audiovisuel, Livre et édition, Style et maquette fabrication, Communicateurs traditionnels, Patrimoine culturel) par l’intermédiaire de responsables désignés par les bénéficiaires.

Ainsi, pour les différents organismes bénéficiaires, les chèques ont été remis à des responsables désignés par leurs pairs lors d’une cérémonie publique à la Maison de la Presse Babacar Touré, le 19 juin 2020.

Au cours de cette cérémonie, présidée par le Ministre de la Culture et de la Communication, les missions de chaque sous-commission ont été rappelées ainsi que l’obligation de présenter les reçus de dépenses au niveau de la DAGE en vue de leur transmission à tout responsable.

Je précise également qu’en tant que DAGE, je n’ai payé directement aucun bénéficiaire sauf quelques cas de réclamations et omissions validées par l’administration (paiement en cours par chèque contre récépissé et copie carte nationale d’identité). Toutes les autres sommes ont été gérées par les responsables des organisations professionnelles qui ont privilégié ce mode de gestion après leurs consultations.

Par ailleurs, je dois préciser que les sommes restituées par la SODAV et par la Sous-commission Arts visuels (ne pouvant les répartir intégralement) ont été réaffectées à d’autres artistes selon les indications reçues.

Réception des pièces justificatives

En vertu de l’obligation déclarative, précédemment soulignée, certains responsables des organismes bénéficiaires ont transmis les pièces justificatives dans les délais requis.

Les autres fonctionnaires qui n’avaient pas respecté le délai fixé par le ministre ont reçu des lettres de rappel et de mise en demeure. Malgré tout, ils n’ont jamais présenté les pièces justificatives, d’autres ne l’ont fait que partiellement, sous prétexte qu’il s’agissait d’un soutien gouvernemental pour faire face aux difficultés du moment. « Président mognoukobahè, ministre bi momouko ». C’est la réponse qui nous a été constamment donnée.

Cette situation explique les écarts constatés, objet des carences relevées par les commissaires aux comptes. Je précise, encore une fois, qu’il s’agit de sommes pour lesquelles les responsables des entités n’ont pas fourni de pièces justificatives à la DAGE pour prouver la remise effective des sommes aux acteurs culturels bénéficiaires.

Il faut dire aussi que je n’avais aucun moyen coercitif pour lier ces managers avec lesquels je n’ai aucune relation fonctionnelle directe.

Face à toutes les difficultés rencontrées dans la gestion du premier montant destiné aux acteurs culturels, le comité a tiré toutes les leçons en optant pour le paiement direct via un opérateur de transfert d’argent pour la seconde phase.

Ce processus de paiement s’est déroulé dans de bonnes conditions et le rapport fourni par l’opérateur a été envoyé à la personne concernée sans commentaire.

Telles sont les réflexions que je voudrais porter à l’attention des Sénégalais. Il ne s’agit en aucun cas de se justifier, puisque cela aura lieu devant les autorités compétentes, mais de laisser chaque contribuable évaluer pour se faire une idée de l’attribution de responsabilité et des déclarations-accusations des personnes qui, tapies dans l’ombre, ils profitent de la publication du Rapport pour formuler des jugements erronés et gratuits sur la moralité des gens. La recommandation relative à l’ouverture d’une information judiciaire permettra effectivement de localiser les responsabilités.

Que la paix règne dans nos cœurs !!

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