Rock, électro, chanson, jazz… Nos meilleurs albums de 2022

Bertrand Belin pour son album « Tambour Vision ».
Photo : Jean-François Robert pour Télérama
Drum Vision de Bertrand Belin
Septième album pour Bertrand Belin et, chose rare, son inspiration semble s’enrichir avec le temps. Le son feutré de la production, signé Renaud Letang, associé à la voix basse de Belin, à sa diction nicotinée, donne une unité remarquable au disque, qui déploie une gamme de pulsations et de répétitions avec des mots choisis, dont la modération fait la force.
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« Hors saison » d’Alexia Gredy
Une collection d' »attrape-cœurs » soudés qui explorent l’amour entre l’adolescence et l’âge adulte, racontent des peines maladroites, des désirs naissants ou révolus. Un disque préservé dans les sixties mais aussi nourri d’influences new wave et électroniques qui apportent une tension rythmique très actuelle. Douceur sans sentimentalité.
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« Touchez la serrure » par UTO
Une belle découverte que ce duo masculin-féminin (Neysa May Barnett, Émile Larroche), anciens parisiens et néo-beaucerons aux goûts déviants, s’est concentré sur des accumulations rythmiques et des chants envoûtants. UTO passe du français à l’anglais, de la pop céleste déclamée d’une voix blanche à l’électronica nerveuse. Disque de notre été.
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« Consolation », par Apple
Il dolore del primo album, Les Failles, lascia il posto a una possibile pacificazione, così come le corde sottili della sua autoharp lasciano il posto alle tastiere, co-pilotate con l’amico Flavien Berger, che gli amanti dell’elettronica dolcemente barrata conoscono bien. Le changement ne dénature pas les mélodies gracieuses de ses chansons, mais leur donne une nouvelle rondeur.
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« Garden Party » de Florent Marchet
Simple, direct, Florent Marchet fait mouche en revenant au beau classicisme de la chanson. Construite d’une simple voix de piano, complétée par de douces percussions et des cymbales discrètes, Garden Party et son écriture ciselée nous invite à revivre les moments fondateurs d’une existence et d’un quotidien de la manière la plus touchante, avec ses drames invisibles que l’on pressent.
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Cinq albums rock d’Hugo Cassavetti
Bill Callahan pour son album « Ytilaer ».
Photos Hanly Banks Callahan
Ytilaer de Bill Callahan
Une fois de plus le quinquagénaire américain au baryton reconnaissable nous transporte, entre incertitude et clairvoyance, avec ses lumineuses élucubrations musicales. Passant d’un folk intimiste et bucolique à un rock presque libre, presque jazzy, il partage l’envie, en réaction à un monde dominé par le repli sur soi (la pandémie, le climat politique, le nombril des réseaux sociaux), de partager un peu de chaleur humaine .
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« All of Us Flames » d’Ezra Furman
Tout droit sorti de Walk On The Wild Side de Lou Reed, Ezra Furman injecte une passion dans ses mots et sa musique, une urgence déchirante. Avec un rock’n’roll mélodique qui doit autant à la fureur des Cramps qu’à la girl pop orchestrée des Shangri-Las, c’est une ode enflammée à la solidarité des exclus et des marginalisés. Un glam-garage nourri d’une écriture puissante au parfum mystique.
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« Big Time » d’Angel Olsen
Passant de l’indie folk à la « big pop », l’Américaine de 30 ans dit plus que jamais une voix capable de murmurer à nos oreilles ou de mendier le ciel avec une intensité à nous bouleverser. Quel plus bel écrin que celui d’un pays classique, à la fois sobre et luxuriant, pour chanter la confusion des sentiments résolument modernes ? Chaque titre a l’étoffe d’un vieux standard dans lequel résonnent passion, regret, déception et pardon.
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« Une lumière pour attirer l’attention », par The Smile
Le meilleur album de Radiohead depuis… quand ? Formé de Thom Yorke, Jonny Greenwood et du batteur (de jazz) Tom Skinner, ce trio est une divine surprise, les deux premiers, libérés des contraintes d’être « volontairement compliqués », semblent simplement heureux de jouer ensemble, dans la lignée des grands heures de l’anglais progressif. Yorke s’accepte enfin comme l’immense chanteur qu’il est.
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Le pays cruel de Wilco
Jeff Tweedy, amoureux d’une musique qui a toujours su capter le meilleur d’un pays partagé entre ses valeurs fondatrices et la perte d’orientation, livre un album à la fois triste et beau, blessé mais nourri d’une harmonie collective . . Tantôt minimales, tantôt plus élaborées, les chansons se succèdent, portées par la voix un peu cassée d’un homme qui s’obstine à rester une des forces vives du rock d’auteur américain.
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Cinq albums pop-folk de François Gorin
Kurt Wagner pour son album « La Bible ».
Photo: Mickie Winters
« La Bible », par Lambchop
Non seulement Kurt Wagner ne semble jamais se lasser d’explorer de nouveaux territoires sonores, mais il parvient régulièrement à surpasser ce que l’on peut attendre d’un groupe chevronné comme Lambchop. Voici donc un nouveau chef-d’œuvre, où le pedal-steel rencontre l’autotune, où le gospel moderne épouse les mouvements d’une symphonie.
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« Mil coisas invisivies », de Tim Bernardes
Surprise de l’année, ce jeune trentenaire de São Paulo a tourné avec O Terno avant de lancer sous son propre nom cette pop néo-bossa, suave, acoustique, immédiatement séductrice et qui pourtant continue de déployer son charme à l’écoute. . Le Brésil avait définitivement besoin de douceur et nous aussi.
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« Found Light », de Laura Veirs
Les aléas de la vie ont forgé une nouvelle maturité chez la Portlandaise et voici son album le plus inventif et le plus lumineux depuis longtemps. Portées par les idées du producteur new-yorkais Shahzad Ismaily, ses chansons trouvent toujours de l’élan, de la fraîcheur et des arrangements qui font mouche. Une vraie renaissance.
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« Once Twice Melody » de Beach House
Après une légère panne créative, le duo de Baltimore entraîne l’auditeur dans un long voyage nocturne vers des néons oniriques, des brumes euphoriques, des drapés majestueux. Les péripéties de la rencontre amoureuse y sont orchestrées par Victoria Legrand et Alex Scally avec une maestria qui, sans égaler les sommets du passé, nous envoûte une fois de plus.
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« Signe magique » de Martin Courtney
A l’image de son groupe Immobilier, cet artisan discret garde la ligne claire, agrémentant de tissages de guitares des compositions oniriques où les souvenirs d’une jeunesse turbulente sont autant les joies de la vie de famille. Des mélodies folk-rock sans âge au parfum d’une fin d’après-midi d’été, doucement teintées d’obstination et de ferveur.
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Cinq albums électro et rap français d’Erwan Perron
Jeanne Added pour son album « By Your Side ».
Photo: Camille Vivier
« À tes côtés » de Jeanne Added
Troisième disque qui navigue avec souplesse et élégance entre pop-jazz à la Joni Mitchell (Hey Boy) et funk-R’n’B-électro sous l’influence de Prince (Relax, Another Place). Mais c’est surtout une nouvelle Jeanne Added, souriante et détendue, qui caresse volontiers, que l’on découvre ici avec émerveillement. Un album personnel et culotté qui inspire un sentiment rare et précieux : le…