The Cure à Bordeaux, des retrouvailles électriques

Les Cures n’avaient pas joué à Bordeaux depuis trente ans.
Laurent Theillet/ « SUD OUEST »
Beaucoup des 12 000 spectateurs qui remplissaient l’Arkea Arena faisaient encore la queue aux buvettes lorsqu’un groupe écossais, ardemment défendu pendant des années par Robert Smith, a donné le ton : l’orage électrique de The Twilight Sad (« La tristesse du crépuscule ») a grondé. dans la première partie.
Une voix immuable
Sous la foudre et le tonnerre, The Cure entre à 21h15 sur une scène qu’ils ne quitteront qu’un peu avant minuit. Robert Smith, 63 ans, et ses cinq acolytes tissent l’atmosphère sombre de la mélancolie. Ces couleurs vont alimenter ce nouvel album attendu comme un Arlésien depuis quatorze ans (« Songs of a Lost World ») et dont le concert distille une poignée d’avant-premières.
Enfin, Robert Smith dit bonjour. « Re-bonjour », plaisante-t-il au public bordelais qu’il n’a pas rencontré depuis longtemps. Étonnamment, la voix est intacte, immuablement juvénile, magnifiquement chargée d’émotion.
Robert Smith et Simon Gallup, les seuls premiers membres du Cure encore en lice.
Laurent Theillet / « SUD OUEST »
Un spectacle puissant, en force
Le concert navigue essentiellement dans le répertoire des années 1980 et 1990. Des effets vidéo ajoutent à la démesure d’un spectacle puissant, dont les coups de pied de grosse caisse et de grosse caisse perforent la poitrine et assurent le passage avec force. Sans annuler les quelques longueurs, un incontournable dans un spectacle de cette ampleur.
Simon Gallup, guitare (très) basse portée à hauteur des genoux, veille sur la scène au centre de laquelle Smith se plante, totémique. « La Forêt », un hymne antique, vous invite à entrer en transe. Une bouffée d’air frais traverse « The Last Day of Summer », portée à la guitare folk par Reeves Gabrels, dont l’art du solo avait éclairé Bowie des années 90. Et le concert pour redécouvrir ses ambiances louches et néo-gothiques.