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Après l’affaire Hanouna-Boyard : politiques et télévision, des liaisons parfois dangereuses

Faire passer un message et soigner son image : les programmes de divertissement offrent des opportunités auxquelles de nombreux politiciens cèdent régulièrement. Parfois à leurs risques et périls.

Un député (Louis Boyard, La France insoumise) insulté sur le plateau de l’émission Ne touchez pas à ma télésur C8, par son animateur et producteur, Cyril Hanouna, et le mundillo médiatico-politique s’enflamme.

Au-delà de ces faits, c’est aussi un débat sur la peopolisation du politique et la pertinence de la présence des élus dans ce type de programme qui s’est (ré)ouvert.

Surtout quand ils doivent quitter leur rôle, commenter des actualités qui ne relèvent pas de leur domaine de compétence, voire se retrouver les protagonistes d’une émission.

Giscard, en précurseur

Un débat qui remonte au premier pas de la part du genre, franchi en 1970 par Valéry Giscard d’Estaing, pas encore président de la République, mais ministre de l’Économie à l’époque. Qui, lors d’une émission télévisée animée par la populaire Danièle Gilbert, a interprété deux pièces à l’accordéon.

Et les premières accusations de discrédit de la fonction politique retombent sur ceux qui ont tenté de soigner (et de modifier) ​​leur image, tout en modernisant leur communication.

De Jospin à Rocard

Depuis, les exemples illustres ne manquent pas, de Lionel Jospin, premier secrétaire du Parti socialiste qui a chanté Les Feuilles Mortes en 1984 avec Patrick Sébastien, à l’ancien Premier ministre Michel Rocard qui a répondu en mars 2001 à une interview déroutante « Alerte Rose » de Thierry Ardisson . . Deux exemples de politiciens pas connus pour être des farceurs hilarants. Ce qui a ensuite contribué à multiplier l’impact de leur performance.

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Les chansons préférées de Pap Ndiaye

Aujourd’hui personne ne lève un sourcil quand on demande à Pap Ndiaye, sur le plateau de du quotidien sur TMC il y a une semaine, sa « chanson préférée pour danser ivre mort » ou « pour faire l’amour ». Un mélange de genres que les anglophones appellent « infotainment », pour désigner ces programmes dans lesquels information et divertissement se confondent (entertainment en VO).

Certaines d’entre elles ne recherchent cependant pas forcément l’affrontement et le buzz à tout prix. Et où un politicien peut encore s’en tenir à sa fonction et au discours qui lui est lié. Comme Carole Delga la semaine dernière s’exprimant dans l’émission du quotidiensur le PS, à gauche, sur l’Occitanie, ou sur le rôle des Régions, sans être obligé de se prononcer sur la dernière chanson de Jennifer qui lui a succédé sur le plateau.

Dire non à Hanouna ?

De même, Georges Frêche avait accepté (en 2010) l’invitation de Michel Denisot au Grand Journal de Canal+. Sa performance a été exceptionnelle, doit rappeler le journaliste politique Jean-Michel Apathie. Et si les sujets à fort potentiel polémique n’avaient pas été évités, ils concernaient la campagne pour les élections régionales.

Mais dans certaines émissions, dont TMPP, le risque est grand de partir en dérapage incontrôlé. Dès lors, la question se pose d’y aller ou non. Patrick Vignal, député très médiatique de l’Hérault de la majorité, a tranché : « Je ne veux pas rentrer dans le jeu Hanouna, j’ai refusé deux fois d’y aller. Ça touche beaucoup de monde, bien sûr. nouveau café commercial, on peut y dire n’importe quoi, et ça dévalorise forcément la politique. »

Emily

Emily (avec un Y), Verseau et dotée d'un pouvoir qui m'aide à dénicher les informations les plus secrètes de vos stars préférées :)

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