Accablé par de sombres pensées, déprimé et malheureux, il se dirigea vers la fenêtre, attendit un moment, regarda dans le vide quatre étages plus bas et sauta. Une chute vertigineuse, lit-on Publication du 31 octobre. A l’époque, personne n’aurait cru que Nicolas Bedos pourrait survivre. A l’arrivée de l’ambulance, tout le monde pensait qu’il lui restait peu de temps à vivre tant son corps ressemblait à celui d’une marionnette désarticulée.
Cependant, il s’en est sorti, et pour une seule raison : il a atterri sur ses pieds. Il a survécu non sans mal puisque ses jambes se sont brisées sous l’impact. Pourquoi le fils de Guy Bedos a-t-il commis un acte aussi désespéré ? En fouillant dans sa vie, nous avons réalisé que ce n’était pas sa première tentative. Déjà, à cinq reprises, il a tenté de mettre fin à ses jours. Dans quelles conditions et pourquoi ? Selon Victoria, sa sœur cadette, Nicolas, est sur les nerfs.
Evoquant son adolescence, il a expliqué à France 2 : « Il était trop sensible pour la vie et du coup c’était un adolescent torturé, mais pas torturé comme tous les adolescents du monde, particulièrement torturé. Se réveiller le matin, souffrir (…) d’être trahi par un ami, étaient des choses insupportables pour lui, car il était trop sensible ». Son père, Guy Bedos, est désolé et dit ne pas comprendre : « Je ne sais pas d’où vient ce genre de malaise. »
En 2011, sur le plateau de Thé ou café, Nicolas a décrit ce sentiment insupportable qui l’a poussé à défenestrer à 20 ans : « Tu es incapable de regarder une fille de 12 ans dans les yeux en lui demandant ‘Comment vas-tu ?’ (…) Tu te sens tellement stupide, moche, lourd. Une dépression très, très grave. La dépression est une maladie grave ! Elle n’était pas venue par hasard. Il y a d’abord eu la maladie de sa sœur, Mélanie, de trois ans son aînée, diagnostiquée schizophrène alors qu’elle n’avait que 16 ans. Est-ce un déclencheur vers l’autodestruction ? Après cela, le réalisateur vit des années « craquées », comme il le dit.
Elles entraîneront cinq tentatives de suicide en un an, trois ans de dépression et de multiples admissions en hôpital psychiatrique. « J’ai eu des moments difficiles quand j’étais plus jeune. Je pensais que j’étais foutu », expliquait-il à Maïtena Biraben sur Canal +, en 2014. Il confiera plus tard : « J’étais artistiquement heureux quand j’ai remis ma vie en pâture ». La notoriété et l’exposition médiatique l’ont sauvé, mais pour combien de temps ? S’il dit avoir arrêté tous les stupéfiants, cette fragilité et cette hypersensibilité qu’il cache par bravade restent en lui. En fait, c’est un miracle. « Tout ce qu’il fait, c’est économiser de l’argent », confie sa sœur, tandis que l’acteur affirme qu’il ne sera probablement jamais guéri de ce malaise. « La difficulté de la vie s’est apaisée », admet-il.
Comme pour étayer davantage cette basse estime qu’il semble avoir de lui-même, il se dit « un suicidaire médiocre qui a échoué six fois ». Mais les vieux démons ne sont jamais loin… En pleine promotion de votre nouveau film Mascarade, il est revenu à ce souhait de mort à nouveau. Autour de lui, ses proches s’alarment et craignent que le réalisateur ne fasse une rechute car son film a été rejeté par des commentateurs tels que Publication Et Télérama. A tort ou à raison, le public jugera, mais connaissant l’extrême sensibilité de l’acteur, beaucoup s’inquiètent et prient pour que cela ne le ramène pas à ses sombres pensées.
JEAN-MARC
