Un établissement londonien efface gratuitement les tatouages de Kanye West

AFP, publié le samedi 17 décembre 2022 à 08:08
« Je n’en veux plus sur ma peau » : écoeurée, révoltée par les propos antisémites de Kanye West, Kimberley Westgarth, une étudiante britannique de 24 ans, s’apprête à se débarrasser du tatouage du rappeur à Londres, sans payer un centime.
Il y a deux ans, l’étudiante en architecture s’est fait tatouer le visage du rappeur américain sur son bras gauche, qui apparaît avec des larmes de sang.
Elle aimait aussi « sa musique », et notamment celle qu’il défendait, notamment la « communauté bipolaire », des troubles dont la jeune femme explique qu’elle souffre elle-même. « Je l’idolâtrais à l’époque. »
Mais les récentes déclarations antisémites du rappeur et son admiration ostentatoire pour Hitler ont tout changé : « Je n’en veux plus sur ma peau », explique l’étudiant en architecture.
De nombreuses marques ont également coupé les ponts avec Kanye West ces dernières semaines, notamment l’équipementier sportif Adidas, la chaîne de prêt-à-porter Gap et la maison de couture Balenciaga.
Il faudra à Kimberley Westgarth douze séances de laser pour se débarrasser de son tatouage.
Le processus, qui consiste à pulvériser des particules d’encre avec un laser qui sont ensuite progressivement éliminées du corps, devrait être achevé d’ici un an. En attendant, cachez ce tatouage.
Installé depuis deux ans dans le quartier huppé de Marylebone à Londres, le studio Naama a lancé un programme baptisé « seconde chance ». Elle consiste à enlever les tatouages qui au fil des années sont devenus un fardeau et un rappel constant d’un passé douloureux : appartenance à un gang, séjour en prison, relation toxique, symboles haineux…
Un programme désormais étendu aux tatouages de Kanye West, et qui a reçu une centaine de candidatures, explique Melina Lawson, responsable de l’établissement. Le procès est actuellement en cours pour deux personnes.
« C’est un voyage » pour quelqu’un qui se fait enlever ses tatouages, quand « tu n’aimes plus le tatouage et ce qu’il signifie pour toi », explique-t-elle.
« Cela peut être un peu sensible pour le client, mais pendant le traitement, il commence à changer lui-même », « il voit qu’il est en train d’être retiré et qu’il peut y avoir autre chose », ajoute-t-elle.
Selon le responsable, en dehors de ce programme gratuit, le prix total d’un détatouage s’élève en moyenne à 2 000 £ (près de 2 300 €), mais varie évidemment en fonction de son ampleur et du nombre de séances nécessaires.
Mais « l’impact social » que peut avoir un détatouage, la « positivité » qu’il peut générer rapporte plus que de l’argent, assure Melina Lawson, expliquant que l’établissement comble ainsi de petits vides dans son agenda mais veille à ce que ces clients soient traités comme tout le monde. autre.