
Le journal de France 2, basé près de Montpellier, fêtera mercredi son 1000e épisode après quatre ans de succès et de belles rencontres. Les acteurs Malya et Christophe sont tombés amoureux sur le plateau et ont accepté de nous voir dans leur appartement du centre-ville.
Toutes les fenêtres ouvrent sur le centre historique de Montpellier, le murmure de la ville traverse tranquillement leur appartement. Malya Roman et Hubert Benhamdine nous accueillent dans leur cocon où l’alliance du métal, du bois et des pierres anciennes semble parfaitement figée dans une harmonie empreinte de sérénité. Comme si les sentiments avaient le pouvoir de balayer la matière.
Autour d’un café noir comme les deux chats qu’ils ont adoptés, les deux acteurs d’un si grand soleil évoquent ce coup de foudre mutuel, même pour la ville, et cette fois il coule au rythme d’une bobine de film imparable. Il est déjà temps de fêter mercredi le millième épisode de la série, plus de trois ans d’aventure pour eux qui ont embarqué sur ce navire en cours de route.
Malya Roman : « La série a bouleversé toute ma vie »
« J’ai été impliqué dans ce vortex, j’ai découvert la ville, rencontré beaucoup de monde, j’en suis tombé amoureux. Toute ma vie a été secouée par un si grand soleil », reconnaît Malya, dont le destin a en quelque sorte adopté la trajectoire d’un boomerang. Née à Bruxelles, élevée à Lausanne, formée au théâtre à Paris, elle revient aux racines de son père, natif d’Alès, danseur à Montpellier. Hubert le Parisien, déjà vu dans des séries comme l’ange gardien Joséphine, Cain ou la famille Foster, retrouve ici « le charme du quartier latin sans les inconvénients de la métropole », qui depuis dix ans s’était déjà exilé au vert de l’Ardèche .
Hubert Benhamdine : « On rentre chez les gens tous les soirs »
Leur rencontre, sur le plateau, est l’histoire d’un coup de foudre retardé, comme le dit Hubert : « C’est arrivé un an après notre arrivée au Quotidien. Jusque-là, nous n’avions pas tourné dans les mêmes équipes. Quand nous avons partagé nos premières scènes, c’était évident. ». Et une union plutôt comique quant à leurs personnages à l’écran : un vétérinaire ombrageux et borderline pour Hubert, alias Christophe, tueur d’individus peu clairs à la Dexter ; une « police » lesbienne pleine d’énergie pour Malya, alias Elise, obligée « avoir une grande gueule pour se faire une place dans ce milieu très masculin ».
« Cette carte Dexter était surprenante mais audacieuse, reconnaît Hubert. Mon personnage semble presque plus populaire parce qu’il tue des méchants. » Car, comme un effet miroir du petit écran, les passants les interpellent pour en parler. « Si je marche sans lui, je m’arrête beaucoup moins »sourit Malia. « Parfois, les gens me crient gentiment après ce que je fais à l’écran. Ce sentiment de proximité n’est pas surprenant, nous rentrons chez les gens tous les soirs », Hubert rit. « Ils nous parlent un peu comme si on avait déjeuné ensemble la veille »confirme Malia.
Le personnage de Christophe Lemeur devait initialement mourir
Pas facile, peut-être, dans ces conditions, de laisser la peau du vétérinaire Christophe et de la policière Elise en dépassant les murs de l’appartement. « Lorsque vous filmez des choses très intenses émotionnellement, vous vous fatiguez et cela peut changer votre humeur, surtout lorsque vous filmez avec un flux un peu serré »reconnaît Christophe. « C’est plus facile pour moi que je fasse mes petites enquêtes de routine au commissariat »sourit Malia. Pour tous les deux, le travail sur les textes se fait chez soi ou aux terrasses des cafés, plutôt le matin pour Hubert qui dévoile l’aspect pratique de la vie en couple pour les comédiens : « Nous pouvons faire en sorte que nos paroles fonctionnent. »
Avec la surexposition d’un journal, les états changent, « les propositions de casting sont plus importantes, reconnaît Malia, les projets doivent encore être compatibles avec le rythme du tournage d’Un si grand soleil ». Hubert travaille sur des projets qui lui tiennent à cœur, écrit un court métrage et une pièce de théâtre qu’il aimerait mettre en scène avec les acteurs de la série. Mais bien sûr, tous les deux se verraient vivre encore quelques années dans la peau d’Elise et Christophe. « Si les scénaristes nous donnent la possibilité que les personnages meurent, il y a cette épée de Damoclès »Hubert a peur. « Ah non, Malia s’exclame, Ils ne me forceront pas à te tuer ! »
« Au départ, j’étais censé mourir dans la série quand mon cœur a lâché, Uberto révèle, et puis ils m’ont donné une seconde chance… » C’était peu de temps avant qu’il ne parte enfin en tournée avec Malya. Qu’est-ce qu’une rencontre, greffer un cœur à un personnage pour que son acteur trouve l’amour : on peut conclure sur cette belle image.
Un si grand soleil : déjà le millième ce mercredi
Plus de quatre ans d’existence et un millième épisode ce mercredi pour Un si grand soleil. Le journal France 2 (tous les soirs à 20h45) vogue sur un succès que les chiffres ne démentent pas. Bien qu’elle entame à peine sa cinquième saison, la série est encore loin des 18 ans de Plus belle la vie, qui s’achève en novembre. Mais il rassemble en moyenne 3,6 millions de téléspectateurs pour une part d’audience de 16,8 %.
250 personnes travaillent chaque jour dans les studios de Vendargues (Hérault), en 52 semaines pour 260 jours de tournage par an sur Un si grand soleil, avec 4 équipes en simultané (1 en studio et 3 en extérieur). 1100 techniciens alternent chaque année et 624 comédiens sont venus tourner en quatre ans. Depuis le 27 juin, les équipes de post-production sont installées dans un espace de 600 mètres carrés sur deux niveaux.
Les épisodes sont tournés environ deux mois avant le jour de la diffusion. L’acteur Hubert Benhamdine le souligne « Le soin particulier apporté à la réalisation et à l’image. Montpellier se présente vraiment sous un jour flatteur ». Pour Malya Roman, sa compagne dans la vie et à l’écran, « la ville est absolument l’un des protagonistes du journal ».